Alors que les définitions courantes de la solitude la décrivent comme une situation d’une personne qui est seule (de façon momentanée ou durable), la solitude est en fait un état d’esprit.
C’est une combinaison de conclusions, de pensées négatives liées à nos croyances sur nous-même et sur les autres.
Si nous regardons de près, nous voyons que nous avons cultivé certaines habitudes dans nos façons de penser ou d’agir qui contribuent à installer un sentiment d’isolement.
Quels sont les remèdes à ces (mauvaises !) habitudes qui nous amènent à nous sentir seul ?
1. Vouloir à tout prix fuir le sentiment d’isolement
Cela peut paraître étrange d’accepter cette sensation alors que tout ce que vous souhaitez, c’est vous en débarrasser. Mais nier vos sentiments et vous dire que vous vous en remettrez peut vous faire sentir encore plus mal. Lorsque vous travaillez à accepter vos sentiments, vous pouvez commencer à vous sentir un peu mieux.
=> Le remède : Ressentir consciemment la sensation de solitude. Vous pouvez le faire en validant l’émotion (par exemple, « Je me sens seul », et « C’est OK, je me sens comme ça » ou « Tout le monde ressent ça par moments ») et ensuite en vous parlant à vous-même comme à un ami (par exemple, « Je suis désolé que tu te sentes ainsi, mais cela passera »).
2. Avoir des attentes irréalistes de sa vie sociale
Marie imagine sa vie sociale idéale. Souvent, elle s’évade dans des scènes qui sont meilleures que ce qu’elle vit, et l’écart entre l’imaginaire et la réalité devient de plus en plus grand et douloureux. Elle commence aussi à se sentir seule même lorsqu’elle a des relations ou est en groupe, parce que ce n’est pas le groupe ou les connexions qu’elle désire vraiment.
L’habitude de rechercher la perfection (LE meilleur ami, conjoint ou quelqu’un qui est totalement compatible) nous coupe continuellement des interactions avec les autres.
=> Le remède : Dire oui à des projets avec un groupe d’amis pour lesquels on est moyennement motivé peut finir par nous offrir une expérience réellement positive.
Fixez des événements récurrents avec les personnes qui vous tiennent à cœur. Dites-leur que vous aimez rester en lien et que vous voulez en faire une chose régulière. J’ai gardé des liens avec mes amies les plus importantes qui vivent loin, et cela depuis 10 – 20 ans, en fixant des rendez-vous réguliers via Skype, Zoom, téléphone… Si je le peux, c’est également possible pour vous !
3. Ne pas montrer son vrai « moi »
Une cliente me disait récemment : « J’ai des amies et j’ai échangé avec elles, mais tout au long des quinze dernières années, je n’ai jamais laissé paraître comment je me sentais à l’intérieur. » Cela nous montre qu’en ne dévoilant pas aux autres notre vrai « moi » (le bon, le mauvais et le laid), nous finissons par ne pas nous connecter de manière significative et nourrissante avec les autres. Trouvez des protocoles EFT ou SEB pour tapoter sur la peur du regard et du jugement des autres.
=> Le remède : Renforcez votre résilience face à la solitude en prenant des risques et partagez des informations personnelles avec vos amis. Faites des petits pas et félicitez-vous chaque fois que vous avez partagé de l’intimité avec quelqu’un.
4. Juger les autres
Manu, qui a un attachement insécure et a grandi dans une ambiance d’agressivité et même d’échanges violents, a pris l’habitude de voir le monde en mode « moi contre eux », et avant qu’il s’en rende compte, il s’est retrouvé très isolé.
=> Le remède : Faire de l’EFT, du SEB, tapoter sur les peurs, les craintes, va apaiser le système nerveux. Vous pouvez choisir d’installer une nouvelle habitude pour consciemment trouver et développer des points communs avec les autres, au lieu de vous concentrer sur les différences. Rappelez-vous gentiment que personne n’est parfait. Vous gagnerez plus de détente dans vos échanges et plus de compréhension pour vos propres défauts
5. Attendre que les autres tendent la main en premier
Bien sûr, cela fait du bien quand les autres font le mouvement vulnérable de tendre la main en premier, mais il incombe aux deux parties de nourrir les amitiés. Parfois, il suffit d’envoyer un petit texto en premier.
=> Le remède : Tenez un journal dans lequel vous notez chaque fois que quelqu’un a fait le premier pas pour connecter avec vous et les fois où vous avez pris l’initiative. Quand c’est vous, célébrez dans votre journal: « Bravo ! Tu as osé ! C’est génial ! » avec un et tapotez pour ancrer cette belle ressource ! Fixez-vous un objectif pour tendre la main et entrer en contact avec au moins une personne cette semaine.
6. Se comparer aux autres
Même si vous ne jugez pas les gens autour de vous, se mettre constamment en comparaison avec les autres conduit souvent à une faible estime de soi et peut, par conséquent, conduire à l’isolement.
=> Le remède : Comparez-vous à la personne que vous souhaitez être. Cette vision du monde signifie bien plus que passer moins de temps sur les réseaux sociaux ; il s’agit de ramener votre attention vers vous, vos désirs et projets plutôt que sur le monde extérieur et les autres.
Et, surprise ! Se parler à soi-même. Oui, c’est vrai. Quand j’ai réalisé que je pouvais être ma propre amie, confidente et hypewoman, j’ai été époustouflée. Imaginez simplement que vous parlez à un bon ami (ce que vous devriez être pour vous-même). Ensuite, dites-vous ce que vous devez faire et à quel point vous allez cartonner, ou tout ce que vous avez besoin d’entendre à ce moment.
La différence par rapport aux affirmations ? Vous n’essayez pas de créer ou de retirer quoi que ce soit de l’interaction. Vous ne faites que vous tenir compagnie, et parfois vous donner un peu de motivation.
L’autohypnose peut aussi être d’une grande aide pour lancer le processus de changement : découvrez nos enregistrements d’autohypnose « sérénité », « confiance en soi », et « angoisse – anxiété » sur https://academy.iepra.com.
7. Ne pas dire « oui »
Il est difficile d’arrêter de se sentir seul quand nous sommes réellement isolé. D’un autre côté, être isolé vient souvent du fait de dire « non » plus souvent que de dire « oui ».
=> Le remède : Je vous renvoie sur l’idée du journal : demandez-vous combien de temps vous passez seul sans interaction face à face avec les autres. Combien de fois dites-vous non à des propositions d’activités parce que vous n’aimez pas le bowling ou n’appréciez pas le partenaire de votre amie ? Plus vous acceptez les invitations, plus vous avez de chances d’être inclus dans les plans futurs.
8. Ne pas s’accorder un temps d’arrêt
Même si la plupart de ces habitudes peuvent avoir un impact négatif sur nous, nous ne méritons pas d’être traité durement ou d’être jugé, surtout par nous-même. Le fait de casser constamment le fouet du jugement peut nous amener à nous sentir profondément déconnecté de nous-même, ce qui nous met mal à l’aise dans notre propre peau, et nous isole.
=> Le remède : Apprenez à vous apporter une attention bienveillante et positive même si vous savez qu’il y a des choses qui doivent être réglées. Que ce soit commencer à donner la priorité aux soins personnels (comme un long bain) ou fixer un rendez-vous avec un thérapeute, si vous commencez à vous engager dans un acte d’amour pour vous-même, vous en récolterez les fruits en vous sentant plus connecté.
9. Ne pas être honnête avec soi-même
Nous pouvons nous sentir très seul si nous avons des secrets ou cachons certaines vérités aux autres, et peut-être à nous-même.
Être honnête par rapport à nos forces et nos lacunes nous permet de plus facilement nous connecter aux autres. Cela soulage d’avoir au moins une personne dans notre vie avec qui l’on peut être radicalement honnête et à qui l’on ose se confier.
=> Le remède : Examinez vos habitudes, demandez-vous si ce que vous faites vous aide à vous sentir plus émotionnellement connecté aux autres ou vous laisse vous sentir émotionnellement isolé.
Votre journal, le SEB, l’EFT, TAT, seront de précieux compagnons. Il y a une longue liste de méthodes qui peuvent vous aider, et vous trouverez des exemples et protocoles dans ce blog (mettre lien – voir lequel avec Ulrike). Vous pouvez aussi nous contacter (info@iepra.com) pour des protocoles de tapping plus ciblés ou pour vous guider vers quelqu’un qui saura vous accompagner pour vous reconstruire différemment et de manière plus connectée.
Le but devrait être d’être seul parfois, mais sans se sentir seul. « Soyez à l’aise avec vos pensées, que ce soit par la méditation, la pratique de la pleine conscience ou la psychothérapie. Apprenez à être bien lorsque vous êtes seul », dit le Dr Klapow. Une fois que vous en êtes à ce stade, toute situation sociale peut commencer à être vécue plus facilement.
Quel est l’opposé de la solitude ?
En 2012, Marina Keegan, senior de Yale, a écrit un essai stimulant pour le journal de son école dans lequel elle réfléchissait à « l’opposé de la solitude ». Voici quelques-uns de ses propos.
« Nous n’avons pas un mot pour le contraire de la solitude, mais si nous l’avions, je pourrais dire que c’est ce que je veux dans la vie… C’est proche d’aimer, mais pas tout à fait, et cela a à voir avec la communauté, mais ce n’est pas tout à fait ça non plus ; c’est ce sentiment qu’il y a des gens, une abondance de personnes autour de nous, qui sont « dans ce bateau ensemble ». Qui font partie de notre équipe. Quand le chèque est payé et que vous restez à table. Quand il est quatre heures du matin et que personne ne va se coucher. Ce soir-là avec la guitare. Ce soir-là, dont nous ne nous souvenons plus. Cette fois-là, où nous avons fait, nous sommes allés, nous avons vu, nous avons ri, nous avons ressenti… »
Marina est décédée dans un accident de voiture quelques jours seulement après avoir obtenu son diplôme universitaire. Malgré sa mort (ou peut-être en partie à cause de cela), son message a résonné. Sa description articulée de ce que cela fait de ne pas être seul a exprimé nos souhaits les plus profonds d’appartenance.
Si vous trouvez l’opposé de la solitude, mettez-le-nous dans les commentaires !
Par où commencer pour se sortir de l’isolement ?
Sortez, bougez, prenez le soleil !
Trouvez ce qui vous aide à vous mettre en mouvement – des clubs, un coach ou thérapeute, des amis…
Ma cliente qui ne pouvait se motiver à rien de tout cela, a décidé d’adopter un chien d’un refuge. Faire du bien à un animal abandonné l’a motivée et maintenant, prendre soin de lui l’oblige / la motive à aller se promener tous les jours (oxygène, mouvement, soleil et vitamine D garantis) et ce petit chien le lui rend en joie et rires !
Créez un sentiment d’émerveillement
Quand on se sent seul, il peut sembler difficile de s’émerveiller de quoi que ce soit. Mais si vous avez lu l’article : «La solitude est-elle dans notre tête ? », vous savez que la solitude prolongée va changer votre cerveau et votre corps négativement. Ne vaut-il pas mieux alors faire ne serait-ce qu’un minuscule premier pas ?
Pour moi, quand je me rappelle consciemment l’incroyable intelligence vivante qui fait que nous existons et la précision avec laquelle notre corps fonctionne, mon esprit est élevé presque instantanément. N’est-ce pas magique ? Nous n’avons à nous occuper de rien, le fonctionnement du corps est complètement automatisé !
Un corps humain dispose d’au moins soixante mille milliards de cellules. Chaque cellule est une mini-usine chimique qui peut fabriquer en permanence trente mille produits différents, de la molécule la plus simple à la plus complexe.
Sans que nous y portions attention, des centaines de millions de réactions chimiques ont lieu en permanence ! Non seulement selon les besoins de chaque fonction de l’organisme, mais aussi pour la coordination de ces différentes fonctions entre elles !
Des millions d’informations sont décodées à chaque instant afin de permettre la synthèse, l’assimilation ou au contraire la dégradation de ces milliers de composés chimiques, pour maintenir les conditions de fonctionnement optimum du corps humain. Le corps possède un gigantesque réseau de coopération. Pouvez-vous imaginer, simplement pour que j’arrive à bouger les doigts sur le clavier en ce moment, tout ce que mon corps doit réaliser sans que je m’en rende compte ?!
Rien qu’en l’écrivant, je suis dans un état émerveillé !
L’émerveillement (que ce soit face à la naissance d’un bébé ou une vue à couper le souffle d’une montagne majestueuse) donne l’impression que le temps s’arrête et nous aide à être plus ouvert, à nous connecter.
Le fait de se sentir petit dans le contexte d’un grand univers semble nous aider à nous considérer comme faisant partie d’un tout et à nous sentir moins seul…
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