Les approches cliniques de la santé mentale regorgent de modèles, d’approches, d’outils qui diffèrent fortement les uns des autres et reposent parfois (et parfois par Foi ?) sur des théories encore sensées ou dépassées voire des croyances d’une époque révolue.
Une paille ou une aiguille dans une meule de foin ?
L’explosion de nos connaissances sur le fonctionnement neurologique et la plasticité du cerveau a révolutionné les approches thérapeutiques.
Plusieurs axes historiques demeurent et se sont reproduits ou ont exploré de nouveaux chemins de guérison et de compréhension de notre psyché :
- la psychanalyse freudienne, lacanienne ou jungienne ;
- les approches comportementales ;
- les approches cognitives ;
- les approches cognitivo-comportementales ;
- les approches somato-cognitives qui intègrent les dernières voies thérapeutiques comme l’EMDR, le tapping (EFT, TFT, REMAP), la psychologie énergétique ;
- les approches humanistes centrées sur la personne (ACP, Rogerienne, TRCC) ou les approches psychocorporelles (école du souffle, TRE) ;
- les approches transhumanistes qui travaillent plus sur la spiritualité et la (re)connexion ;
- l’hypnose (classique, ericksonienne, nouvelle hypnose, orientée solution, humaniste) et les approches psychosomatiques ;
- les approches systémiques et de thérapie brève ;
- les approches de Pleine Conscience ou compassionnelles ;
- et enfin, sans être exhaustif, les Ego States qui s’intéressent aux développements de nos sous-personnalités et à leurs rôles et fonctions dans notre développement et notre adaptabilité à notre environnement…
Dans ce marché de la Psyché, il est parfois (par Foi ?) difficile de trier le bon grain de l’ivraie et de s’y retrouver…
Quel labyrinthe emprunter ou éviter ?
En tant que psychologue ou psychiatre ou simplement professionnel de la santé mentale, il est effectivement difficile de s’orienter clairement sauf en utilisant les réseaux de prédilection de la faculté qui a été fréquentée lors de notre formation de base. Chaque faculté de psychologie ou de médecine psychiatrique est en général orientée sur un modèle particulier (psychanalyse, TCC, etc.). Cette difficulté à s’orienter est renforcée par le fait que peu de cours de psychothérapie ont été donnés pendant les études elles-mêmes, que cela soit en psychologie ou en psychiatrie. Un travail sur soi n’a pas non plus été demandé et cela peut rendre encore plus compliqués nos choix, car nous n’avons rien ou peu expérimenté sur nous-mêmes.
Si je devais essayer de clarifier grossièrement ces différents courants, il existe des modèles psychanalytiques qui ont cherché à interpréter des schémas répétitifs en restant (sauf pour Jung et ses archétypes) dans une grande mentalisation, peu en lien avec les connaissances actuelles issues des neurosciences et de la compréhension des traumas, mais toujours intéressants en termes de compréhension de certains de nos mécanismes de fonctionnement ; les approches qui se sont intéressées aux aspects comportementaux, cognitifs ou symptomatiques ; les modèles systémiques et humanistes qui sont revenus à l’humain et son fonctionnement en tant qu’individu interagissant dans un système particulier (famille, travail, relations) ainsi qu’aux programmes et sous-personnalités nées de cet environnement et de nos vécus ; les modèles méditatifs et spirituels ; et enfin, les approches intégratives.
Pourquoi des approches intégratives telles que le SEB ?
Personnellement, je me sens attiré vers des approches intégratives telles que le Self Emotional Balancing, car elles vont proposer plusieurs grilles de lecture et de décryptage plutôt que de rester coincées dans une modélisation univoque et souvent limitative lorsque nous sommes confrontés à des cas complexes.
Un être humain est, à mes yeux, composé de multiples variantes que tous ces courants univoques thérapeutiques cherchent à formater selon un seul angle de vue.
Ce type de travail peut être fonctionnel et utile si l’accompagnant est confronté à des systèmes simples, mais dès qu’il le sera à des systèmes complexes, il ne pourra que perdre un temps précieux et parfois même mettre en lumière un manque d’écologie pour le système du patient ou carrément (re)traumatiser en forçant ce système.
Pourquoi dès lors ralentir une désensibilisation et un retraitement de l’information si je peux, en intégrant plusieurs grilles et techniques, faciliter le déchargement des souffrances et des mémoires traumatiques, dans le respect du système du patient ? Pourquoi m’en priver en restant attaché à un modèle unique ?
Ayant été confronté à des traumas complexes et des troubles de l’attachement très tôt dans ma vie, la réponse logique et bienveillante est, dans un premier temps, d’autonomiser autant que possible le patient par l’apprentissage de certaines techniques efficaces et simples, sans rien forcer bien entendu. Dans un deuxième temps, choisir de l’accompagner par le cœur et par des approches intégratives qui vont s’adresser plus justement ou correctement, cliniquement parlant, au bon niveau de mémoire ou de conscience du patient.
Le travail sur les parts (Ego States) et la stimulation de points d’acupression (approches somato-cognitives) intégrés à l’observation en Pleine Conscience du calme intérieur représentent les piliers principaux du Self Emotional Balancing et de son efficacité clinique, dans le cadre notamment du retraitement des traumas et des troubles de l’attachement.
Quel est l’intérêt du SEB pour un psychologue ou un psychiatre ?
- Premièrement, et en parallèle au cadre de leur accompagnement plus médicamenteux des patients, les psychiatres acquerront par une approche de SEB la compréhension des Ego States, des points de stabilisation rapide et un ciblage plus précis des situations ou des parts à retraiter. Les psychologues apprendront à regarder dans leur globalité de vécu et de ressenti les patients qu’ils sont amenés à suivre.
- Deuxièmement, ce modèle peut s’intégrer à toute pratique thérapeutique préexistante sans que le professionnel de la santé se sente démuni, même en phase d’apprentissage, car il y a une logique de travail relativement simple à comprendre. La pratique et l’expérience s’amélioreront au fil du temps et de la pratique du thérapeute.
- Troisièmement, ces diverses grilles de lecture généreront un grand calme et une belle reconnexion intérieure tant pour l’aidé que l’accompagnant. Ces sessions nous font également vivre une connexion avec cet espace de joie intérieure spontanée telle que nous avons pu, normalement, la vivre en tant qu’enfant.
- Quatrièmement, l’intégration d’aspects plus psychocorporels à certains moments facilite le travail sur les cas les plus complexes fortement dissociés ou dans un besoin de contrôle total de leur système et le rend bien plus confortable et mesurable par les patients eux-mêmes.
Quel est l’intérêt du SEB pour un hypnothérapeute ?
Le travail sur les parts, soit en complément de l’hypnose soit par le dialogue intérieur avec ces parts de notre système familial, pourrait parfois nous faire penser à une forme d’état modifié de conscience de type hypnotique parce que certains vont visualiser ces parts et se les représenter comme des petits « nous » qui portent des croyances, des comportements, des émotions, des besoins et des peurs. Cela peut tout à fait se comparer au film animé « Vice Versa » qui représente très bien le fonctionnement de notre cerveau.
En réalité, ce travail sur les Ego States peut apporter beaucoup aux hypnothérapeutes, au travers d’apprentissages concernant nos sous-personnalités :
- leurs fonctions respectives ;
- les interactions de ces parts entre elles, en fonction de leur(s) rôle(s) respectif(s) dans notre système ;
- les systèmes complexes et multiples d’association ou d’alliance de parts blessées et de leurs protecteurs respectifs ;
- les liens entre ces sous-personnalités et les états dissociatifs ainsi que leurs fonctions exactes dans notre système.
Ce travail peut également faciliter l’usage des techniques de réinscription d’histoire de vie en gagnant beaucoup de temps de réécriture parce que l’on passe directement par la part et non par les événements à l’origine de l’apparition de cette part. Cela génère aussi plus de confort pour le client.
En outre, ces approches d’Ego States et principalement le SEB vont pouvoir contourner la verbalisation et le risque de mentalisation ou l’usage des histoires (qui, par voie naturelle, s’adressent d’abord à des parts mentales), en ramenant l’attention du client sur la simple observation du calme physique et en laissant faire la détente naturelle et la reconnexion avec notre espace de Self, de spontanéité, de curiosité, de créativité que nous sommes censés avoir expérimenté dans notre prime enfance ou tout au long de notre enfance.
L’intégration des parts dans le travail hypnotique au travers d’une approche telle que le Self Emotional Balancing va renforcer les suggestions hypnotiques en s’adressant plus directement au niveau à travailler pour être le plus efficace.
Beaucoup de sessions d’hypnose s’adressent aux réactions créées par une part blessée plutôt qu’à cette part. Cela provoque des déplacements de symptômes qui ne sont pas nécessairement vus ou reconnus par le thérapeute, faute d’y avoir été sensibilisé. Parfois, l’expérience du thérapeute lui fait observer ces glissements sans pour autant repérer par quelle pièce du puzzle intérieur il vaudrait mieux démarrer afin d’amplifier les résultats bénéfiques des sessions thérapeutiques ou hypnotiques.
En quoi les principes bouddhistes nous intéressent-ils ?
Enfin, je ne résiste pas à partager avec vous ces principes bouddhistes sur lesquels vous pourriez vous engager tant dans votre sphère privée que professionnelle.
Selon les mots du Grand Maître Bouddhiste d’origine thaïe Ajahn Chah, une personne qui ne fait qu’étudier sans pratiquer est comme une soupière. Vous ne connaissez pas le goût du potage. Si vous souhaitez connaître les saveurs de ce bouillon de liberté, vous devez mettre en application ce que vous avez étudié.
Voici quelques pistes vers le bonheur et la pratique :
- Anatman : Lâchez votre ego. Cessez de rechercher la gloire, comme dans les médias sociaux, et autres choses vides.
- Shila : Ne vous engagez pas dans des actions parce qu’elles sont bonnes pour vous. Faites-le parce qu’elles sont la bonne chose à faire.
- Prajna : Etudiez comment fonctionne le monde, et agissez en congruence avec cette connaissance.
- Karuna : Ressentez de la compassion envers les autres, aidez-les quand ils sont au plus bas, et aidez-les même s’ils sont au sommet
- Mudita : Réjouissez-vous des plus petites choses. Soyez heureux pour les autres.
Belle pratique à nous tous et je nous la souhaite en Self Emotional Balancing.
Si vous souhaitez en savoir plus à propos du Self Emotional Balancing, ou connaître nos prochaines dates de formation, rendez-vous ici : Information SEB
0 commentaires