En quoi le SEB et l’hypnose sont-ils complémentaires ?

14 juin 2023

Qu’est-ce que l’hypnose ?

L’hypnose, quel que soit son courant, est une approche intéressante, thérapeutiquement parlant, car elle va nous aider à explorer des états modifiés de conscience.

Mais que sont des états modifiés de conscience par rapport à des états « ordinaires » de conscience ?

Les états modifiés de conscience font partie de notre quotidien. Un être humain, dès sa naissance, est une sorte de M. Jourdain de l’hypnose, comme nous l’aurait présenté Molière.  Nous faisons de l’hypnose sans en avoir conscience.

Ces états modifiés, par rapport à un état « ordinaire » de conscience, sont soit la résultante d’une modification de nos longueurs d’ondes cérébrales en lien avec le type d’activité que nous accomplissons ou non tel que le sommeil, la relaxation, la concentration sur une tâche particulière, soit induits volontairement par des mécanismes qui vont amener un état modifié.

En hypnose, nous appelons cela des « inductions », qui peuvent être rapides ou lentes en fonction des techniques, de la réceptivité du client, du contexte, de notre expérience passée en tant que patient ou thérapeute avec l’hypnose.

Notre inconscient sera de plus en plus réceptif aux suggestions hypnotiques à partir du moment où il en aura déjà fait l’expérience.

Plusieurs changements de modalités faciliteront ce glissement de conscience : l’environnement, le miroring (une technique où l’hypnothérapeute va se placer en miroir des faits et gestes du patient afin de créer un lien et une sensibilité plus grands entre le thérapeute et l’inconscient du patient), les 5 sens et la technique d’induction de spirale sensorielle d’Elizabeth Erickson par exemple, le phrasé, l’utilisation des négations, la confusion, la distorsion de temps…

En général, l’hypnose cherchera à modifier des comportements ou des croyances en utilisant des métaphores et images, des histoires métaphoriques qui, par association, suggéreront les changements utiles à l’inconscient.

La connaissance des fonctionnements de notre cerveau et l’utilisation de ses faiblesses vont permettre de placer des suggestions orientées vers les résultats recherchés alors même que verbalement nous en exprimons parfois le contraire.

Quelques concepts sur lesquels repose l’hypnose

Le cerveau ne retient pas la négation.

Dire « Ne touche pas ! » à un enfant va être entendu comme « Ne touche pas ! », mais sera retenu comme « Touche ! ».

Indépendamment de la phase de test que l’enfant explorera par le franchissement des limites posées par les adultes, le fait est qu’un enfant a une longueur d’ondes cérébrales plus proche des états de relaxation ou de concentration et d’apprentissage de type alpha, par exemple, et sera plus apte à la suggestion ou à l’intégration facile et rapide des masses de données nouvelles qu’un adulte.

La plasticité neurologique en est l’une des raisons ; l’état modifié de conscience de l’enfant en est une autre.

Parler par affirmation et information

Pour les enfants ou les adultes, il sera mieux venu de parler par affirmation et information : « Évite de toucher parce que c’est chaud, c’est brûlant, tu pourrais te faire mal ». Là, le cerveau de l’enfant entendra la demande et l’information associée, ce qui lui permettra d’intégrer les raisons pour lesquelles nous lui demandons d’éviter de toucher l’objet en question.

Même si cela vous paraîtra plus lent et long qu’un « Ne touche pas ! », à terme, vous vous faciliterez la vie et, surtout, vous apprendrez à votre enfant à réfléchir aux actes et à leurs conséquences.

Le pouvoir des histoires thérapeutiques

Dans le cadre d’un travail hypnotique, nous pouvons également tout simplement raconter des histoires en plaçant des suggestions directes ou indirectes au cœur de celles-ci.

Je vous conseille le livre d’Evelyne Josse, « Le pouvoir des histoires thérapeutiques », publié chez DDB La Méridienne.

La structure de ces histoires démarrera généralement par des inductions qui nous amèneront à focaliser notre attention sur un ou plusieurs de nos sens et d’en changer les modalités afin de créer un état de confusion.

Par exemple, nous parlerons systématiquement sur l’expire de la personne, ceci afin de créer un rythme et une répétition qui vont finir par générer une forme de lâcher-prise et de détente. Nous pourrons également y introduire certaines suggestions qui viendront casser un pattern. Un pattern est un comportement que notre inconscient s’attend à voir s’accomplir par habitude, c’est une forme de conditionnement. Si je tends la main vers vous en disant « Bonjour », vous aurez tendance naturellement à tendre votre main en retour et dire « Bonjour ». Si je romps, à ce moment-là, la structure attendue par votre inconscient en prenant votre main soudainement et lui faisant accomplir un autre mouvement tout en plaçant une suggestion verbale de vous asseoir, de vous endormir, etc., il y a de grandes chances que vous répondiez à cette suggestion, car cette rupture crée un accès direct à l’inconscient.

La spirale sensorielle d’Elizabeth Erickson

L’une des inductions classiques est celle de la spirale sensorielle d’Elizabeth Erickson. Elle consiste à demander au patient de porter son attention sur un élément kinesthésique (la chaleur des vêtements sur son corps), ensuite auditif (le son de ma voix), visuel (la couleur du ciel) et de reprendre un autre élément kinesthésique, ensuite auditif, ensuite visuel et ainsi de suite. Les changements de modalité sensorielle vont peu à peu créer un état modifié de conscience jusqu’à l’état hypnotique recherché.

C’est par ailleurs une des techniques de préparation aux états d’autohypnose.

Hypnose et traumas

Le travail sur les traumas ou sur des troubles de l’attachement en hypnose va pouvoir s’effectuer de plusieurs manières :

  • Soit chercher à isoler les portes d’entrée aux réseaux de souvenirs traumatiques afin de ne plus y avoir accès. Cela va isoler les capsules traumatiques et en empêcher la réactivation, mais ces capsules seront toujours présentes. Parfois, elles se réactiveront, si dans notre vie quotidienne nous sommes amenés à revivre un événement du même ordre.
  • Soit, par une autre technique de désensibilisation, utiliser l’état modifié de conscience pour réécrire l’histoire de vie de la personne (réinscription d’histoire de vie). C’est comme si nous reprenions le début d’un film, mais changions la bobine à venir afin d’effacer l’histoire réelle pour la remplacer par une histoire idéale et sécure.
  • Soit par des recadrages et des changements de sous-modalités qui vont rompre le conditionnement et les associations faites par notre inconscient. Je vais proposer à la personne de changer l’image, la couleur de l’image, la forme, des éléments, la taille ou y ajouter un nez de clown, etc.
  • Soit par des approches provocatrices, l’exagération, en partant du cœur, qui peuvent également créer à la fois des ruptures de pattern, mais également des prises de conscience et des déchargements de parts et de mémoires.

Qu’est-ce que le Self Emotional Balancing (SEB) ?

Le SEB est une approche intégrative qui nous aide à remettre en perspective utile ce travail de désensibilisation et de retraitement de l’information tout en modifiant profondément et durablement les programmes. Non pas en les isolant ou en les réécrivant, mais plutôt en nous aidant à nous reconnecter avec notre espace intérieur de Self : celui qui était préexistant aux premières blessures et aux programmes qui se sont mis en place pour nous donner des grilles de lecture du monde ou de survie à notre environnement de l’époque.

Cette reconnexion, associée à la compassion et à la gratitude, répare les parts blessées et les parts protectrices qui peuvent facilement se décharger de leurs mécanismes et fardeaux par la réexpérimentation de cette unité primordiale que vit un enfant qui se sent et se sait aimé et en sécurité. Un enfant qui se développe dans la curiosité d’arpenter le monde, de découvrir son environnement, qui a le courage de l’explorer sachant qu’il peut retourner à la sécurité si besoin, est spontanément dans le lien à l’autre, dans la compassion. C’est tout ce qui nous révélera en adulte stable, responsable, engagé, ouvert et épanoui, en pleine conscience de nos parts et aux commandes de celles-ci plutôt que les subissant.

En quoi le SEB est-il utile pour un hypnothérapeute ?

Lorsqu’on travaille sur les parts, que ce soit en complément de l’hypnose ou par le biais du dialogue intérieur avec ces parts de notre système familial, cela peut parfois évoquer un état de conscience modifié de type hypnotique. En effet, certaines personnes peuvent visualiser ces parts et les imaginer comme de petites versions d’elles-mêmes, portant leurs propres croyances, comportements, émotions, besoins et peurs. Cette représentation peut être tout à fait comparable au film animé « Vice Versa », qui illustre de manière assez précise le fonctionnement de notre cerveau.

En réalité, ce travail sur les Ego States peut apporter beaucoup aux hypnothérapeutes, au travers d’apprentissages concernant nos sous-personnalités :

  • leurs fonctions respectives ;
  • les interactions de ces parts entre elles, en fonction de leur(s) rôle(s) respectif(s) dans notre système ;
  • les systèmes complexes et multiples d’association ou d’alliance de parts blessées et de leurs protecteurs respectifs ;
  • les liens entre ces sous-personnalités et les états dissociatifs ainsi que leurs fonctions exactes dans notre système.

En travaillant de cette manière, il devient plus facile d’utiliser les techniques de réinscription d’histoire de vie : on économise beaucoup de temps de réécriture en passant directement par la part au lieu de se concentrer sur les événements à l’origine de l’apparition de la part concernée.

Cette approche procure également plus de confort au client.

En outre, ces approches d’Ego States et principalement le SEB vont pouvoir « bypasser » la verbalisation et le risque de mentalisation ou l’usage des histoires (qui, par voie naturelle, s’adressent d’abord à des parts mentales), en ramenant l’attention du client sur la simple observation du calme physique et en laissant faire la détente naturelle et la reconnexion avec notre espace de Self, de spontanéité, de curiosité, de créativité que nous sommes censés avoir expérimentés dans notre prime enfance ou tout au long de notre enfance.

L’intégration des parts dans le travail hypnotique au travers d’une approche telle que le Self Emotional Balancing va renforcer les suggestions hypnotiques en s’adressant plus directement au niveau à travailler pour être le plus efficace possible.

Dans de nombreuses sessions d’hypnose, l’attention est souvent portée sur les réactions engendrées par une part blessée plutôt que sur la part elle-même. Cela entraîne des déplacements de symptômes qui ne sont pas toujours perçus ou identifiés par le thérapeute, faute d’avoir été sensibilisé à cette approche. Parfois, l’expérience du thérapeute lui permet de remarquer ces glissements, sans qu’il repère nécessairement par quelle pièce du puzzle intérieur il vaudrait mieux démarrer afin d’amplifier les résultats bénéfiques des séances thérapeutiques ou hypnotiques.

Vous souhaitez connaître les prochaines dates de nos formations au Self Emotional Balancing ? Rendez-vous sur cette page dédiée pour retrouver toutes les infos ! https://www.iepra.com/seb-calendrier

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