La thérapie provocatrice (et l’intégration du tapping ou du Self Emotional Balancing)

9 juin 2020
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Auteur: Blog iepra

Fille de Frank Farrelly, la thérapie provocatrice est née d’un certain sentiment d’impuissance que Frank vivait au sein de l’institution hospitalière où il travaillait. Il suivait ses patients dont certains revenaient tous les 6 mois pour refaire un séjour plus ou moins prolongé. Cela a nourri chez lui une impression d’inutilité ou d’inéluctabilité qui a fini par se traduire par un besoin.

Les cravates impossibles

Une forme d’ironie qui pourrait même sembler totalement inconvenante, agressive, irrespectueuse des idées mais totalement alignée avec le cœur et le lien. La difficulté de l’approche provocatrice tient en cette nuance-là. Le lien de cœur à cœur… Si l’objectif est de faire un bon mot au détriment du patient ; Si le but est de se jouer du patient et de ses émotions vous raterez complètement l’apport de la provocation en thérapie.

Pour l’illustrer, Frank Farrelly aime raconter l’histoire suivante, souvent citée en thérapie systémique, pour expliquer la notion de « double contrainte ».

Une mère offre deux cravates à son fils. Ce dernier en porte une pour venir la voir. Elle le regarde tristement et soupire: « Je savais bien, tu n’aimes pas l’autre! ».

Si ce type de message se répète, le fils est supposé devenir fou. En effet, soit il porte la seconde cravate et il sera soupçonné de ne pas aimer la première, soit il porte les deux et c’est l’hôpital psychiatrique qui l’attend.

« Pas du tout », dit Frank. « Le jeune homme peut dire à sa mère avec un grand sourire: En effet, maman, je ne l’aime pas et celle-ci non plus, d’ailleurs, tu as un goût épouvantable, mais je les porterai toutes les deux parce que je t’aime! »

Vous voyez: Il n’y a pas de double contrainte! » (Frank Farrelly, La thérapie provocatrice)

Spécialisée dans le traitement des nains

La provocation, dans la bienveillance, amène à la conscience des éléments cachés, parfois profondément enfouis au cœur même de l’histoire du patient… et permet de faire des associations spontanées ou inconscientes et également de casser des patterns. Je n’oublierai jamais la toute première fois où j’ai assisté à une session de thérapie provocatrice. Steve Wells, élève direct de Frank Farrelly, débarque de Perth (Australie) et après quelques mots partagés sur ce type d’approche invite une personne à monter sur scène en face de près d’une centaine de participants. Cette personne est une collègue, avec un grand sens de l’humour, une belle présence et une bonne stabilité et un tempérament bien principautaire et donc un peu chaud (de Liège pour les belges).

Steve lui demande ce qu’elle aimerait travailler avec lui ? La patiente, que je vais appeler Eve, lui répond : « Je n’ai qu’un petit cabinet, des petits patients, une petite pratique ! »

Steve : « Aaahhh, Tu travailles avec des nains ! Mais c’est génial ! Tu as une niche. Personne ne travaille avec des nains ! Tu peux faire des publicités ciblées : Aide les nains à problèmes ! Résous les problèmes des nains !

Dans la salle tout le monde se regarde, complètement perdu et interloqué. Sur scène, Eve en reste bouche bée et se sent perdue.

Steve enchaîne : « Mais pourquoi désires-tu travailler ? Tout en mimant la silhouette de Eve… et un sourire aux lèvres…

Eve commence à s’activer et dit qu’elle ne comprend pas le geste…

Steve recommence le tout avec un plus grand sourire et ajoute : «Tu sais quand même que le premier plan de carrière d’une femme c’est un homme! ». Là, Eve part en vrille, monte dans les tours émotionnellement et crie, mais avec un sourire, « Mais ces australiens, ils sont plus chauds que des baraques à frites ! »

Fou-rire général dans la salle

La plante va-t-elle survivre ?

Pendant toute cette session, dès que Steve abordait le sujet du travail, la personne était éteinte et dès qu’il parlait des relations à un homme elle s’animait.

Steve continua sur sa capacité à élever une plante ; Ensuite si la plante survivait à l’autorisation de s’essayer avec un animal. Un tout petit d’abord, et par la suite un plus grand et, finalement, dans deux ou  trois ans si tout se passait bien, elle pourrait essayer avec un homme !

A la fin de cette première démonstration, lorsque j’ai pu demander à Steve quel était le but recherché de ce type de session, le plan de traitement suivi? Il me répondit qu’en réalité il suivait l’énergie de la personne ; Là où elle s’activait le plus… et, de fait, l’année suivante la même personne revint, repassa en démo et demanda à travailler sur sa difficulté à être en couple et à trouver quelqu’un qui lui convienne.

Elle ne pouvait tout simplement pas développer sa pratique professionnelle car toute son énergie partait dans cette recherche effrénée d’un homme et d’une relation. Il n’y avait aucun investissement personnel possible à ce moment-là dans le développement de son cabinet thérapeutique.

La demande du patient n’est pas nécessairement le problème

Cette première session, qui eut lieu en juin 2010, m’a fait comprendre plusieurs éléments importants à intégrer dans le cheminement thérapeutique.

Le premier est que la demande du patient n’est pas nécessairement le problème…

La deuxième est qu’il faut rester centré sur le non verbal ; Là où l’énergie circule, l’expression des émotions, des mimiques corporelles, de la respiration… et moins sur le mental…

La troisième, et non la moindre, est que si votre présence bienveillante et le lien du cœur sont correctement perçus, vous pouvez vous permettre de dire les pires atrocités car elles seront remises exactement dans la perspective utile à provoquer une prise de conscience. L’exagération de la situation, le fait de dire que de toute façon le patient est condamné à revivre cela au moins pendant 200 réincarnations, ou que de toute manière il ne mérite pas mieux avec toute la mauvaise volonté qu’il met à guérir, tout cela pour ridiculiser son thérapeute, ou encore participer à son épargne-pension ce dont je le remercie grandement !

La thérapie énergétique provocatrice est une belle approche de cœur pour travailler notamment sur les blessures d’attachement, de reconnaissance et d’estime de soi ou de confiance en soi.

Dans cette initiation au modèle, vous allez découvrir cet univers dans le lien et la rupture des schémas anciens. Vous allez acquérir une meilleure posture de présence et un outil de recadrage simple et efficace et vous ouvrir les portes de formations plus avancées avec Steve ou l’apprentissage et l’approfondissement du modèle Self Emotional Balancing qui est profondément influencé par cette douceur et cette bonté de fond.

Yves Wauthier Freymann

Contact :
info@yves-wauthier.com ou wauthier@iepra.com
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