Les relations d’attachement contribuent à façonner la psychologie et la personnalité des enfants tout au long de leur développement. Elles permettent de comprendre les liens noués par les bébés vis-à-vis des adultes.
Les relations d’attachement en psychologie du développement infantile
La psychologie du développement est la branchée de la psychologie humaine consacrée à l’évolution psychologique des enfants. Elle s’intéresse de près aux différents facteurs influençant leur développement psychologique. Les relations d’attachement représentent un aspect très important de la psychologie du développement chez les enfants. L’étude de ce composant de la psychologie infantile permet de mieux comprendre les relations entretenues par les enfants avec les adultes de leurs entourages, entres autres les parents, les membres de leur famille et leurs proches. La sécurité affective est essentielle pour assurer la stabilité psychologique des enfants durant les premières années de leur vie.
L’importance des relations d’attachement pour le bien-être des enfants
Les relations d’attachement contribuent à renforcer le bien-être des enfants pour une vie épanouissante. Des recherches effectuées à l’université de Nantes ont démontré les liens de causalité existant entre les relations d’attachement et le développement psychologique des enfants. Les résultats de ces recherches ont mis en relation la sécurité affective et le bien-être des enfants à travers des analyses plus approfondies. Les chercheurs se sont surtout penchés sur un point fondamental »Dans quelle mesure les relations des enfants avec leurs proches participent à leur bien-être ? ». Mal gérées, les relations d’attachement sont souvent pointées du doigt dans la survenance de déséquilibre psychologique, problème de comportement et de trouble psychopathologique.
Le bien-être des enfants est un sujet de préoccupation majeur de nombreux chercheurs et spécialistes en pédo-psychologie. Ces derniers s’intéressent tout particulièrement à la définition du bonheur des enfants. La convention internationale des droits de l’enfant place d’ailleurs le thème du bien-être durant l’enfance au centre des préoccupations. Des organismes notoires comme l’UNICEF ou l’OCDE travaillent en outre en faveur du respect des droits des enfants dans de nombreux pays. Le bien-être des enfants s’articule autour de l’ensemble des opportunités qui leur son offerts pour les aider à se développer le mieux possible. Des chercheurs prônent aujourd’hui de cerner le bien-être des enfants à travers des critères positifs comme l’estime de soi, la joie de vivre, le dynamisme ou encore l’affectivité.
La notion d’attachement : un besoin vital pour les enfants
Les recherches en psychologie humaine ont pu mettre en évidence l’importance des relations d’attachement dans la vie d’un enfant. Le concept d’attachement a été développé initialement par le médecin psychanalyste anglais John Bowlby. Il proposait à l’origine une théorie cherchant à expliquer les relations d’attachement à travers leur développement et leurs influences sur le développement des enfants. John Bowlby a ainsi avancé que les relations nouées par les bébés avec les adultes de leur quotidien relèvent presque d’un besoin vital. Il s’agit selon lui d’un besoin physiologique génétiquement déterminé et indispensable pour l’équilibre psychologique des enfants.
La théorie de John Bowlby a été développée sur la base d’un processus logique : »les enfants naissent avec le besoin inné de nouer des relations d’attachement avec des adultes ». Implicitement, cela signifie que les enfants ne peuvent pas survivre sans la proximité d’un adulte. Les nouveau-nés sont ainsi dotés dès la naissance de réflexes innés les aidant à développer des relations privilégiées avec les adultes, en particulier leurs parents. Les pleurs d’un bébé figurent parmi les moyens utilisés pour entretenir des relations de proximité avec un adulte. L’attachement a une fonction de protection et d’ouverture pour le bébé. Selon cette théorie, les enfants ont besoin de sentir qu’un adulte est présent à leur côté pour les aider en toutes circonstances. Ils peuvent ainsi aller vers les autres enfants autour d’eux, faire des apprentissages et explorer leur environnement en toute sérénité.
Souplesse, évolution et développement de la notion d’attachement
Les relations d’attachement des enfants à l’égard des adultes de leur entourage connaissent une évolution intrinsèque tout au long de la vie de ces petits êtres. À partir de sept mois, le nouveau-né va par exemple connaître ce que les spécialistes considèrent comme « L’angoisse du huitième mois ». Le bébé pleurera instantanément lorsqu’il est mis en contact avec une personne qu’il ignore. Avant cet âge, le bébé peut être facilement réconforté par toutes les personnes de son entourage : une tante, un oncle ou encore un inconnu. De telle pratique devient plus difficile avec l’angoisse du huitième mois puisque le bébé va hurler une fois dans les bras d’un inconnu.
Le développement des relations d’attachement va s’étendre du septième mois jusqu’à l’âge de trois ou quatre ans. Durant ce laps de temps, les enfants acceptent difficilement les séparations en raison de leur attachement à la proximité physique avec les adultes, en particulier la mère et le père. À partir de quatre ans, l’attachement des enfants aux adultes de leur entourage enregistrent une nouvelle mutation. Les enfants s’intéressent davantage à la proximité psychologique des parents au détriment des contacts physiques. Il a juste besoin d’être rassuré que les adultes seront bien là pour intervenir lorsqu’il le demande vraiment.
Les figures d’attachement : modèles et représentations
Très tôt, les enfants vont construire des représentations ou des modèles dans leurs relations avec les adultes proches. Ces modèles sont développés sur la base des réponses fournies par les parents aux signalements émis par les enfants pour communiquer : demander du réconfort, rechercher de l’aide, etc. Les figures d’attachement sont construites au fur et à mesure des attitudes adoptées par les parents à l’égard des besoins affectifs des enfants. Les modèles construits sont stockés en mémoire pour former la figure d’attachement de l’enfant et une représentation de lui-même. Ils jouent ensuite un rôle de guide dans les relations des enfants avec l’entourage.
Le médecin John Bowlby explique que ces modèles sont élaborés de manière inconsciente. Ils seront peu à peu intégrés à la personnalité de l’enfant au cours de son développement psychologique. Ainsi, les enfants rassurés que quelqu’un interviendra forcément en cas de besoin développent ce que les spécialistes appellent »la sécurité affective ». La disponibilité des adultes, prêts à prendre soin de l’enfant en toutes circonstances, constitue la base de celle-ci. La sécurité affective apparaît ainsi comme des représentations positives des relations des enfants avec les adultes proches.
L’étude des relations d’attachement chez les enfants
Des outils dédiés ont été mis en place à l’université de Nantes pour étudier les relations d’attachement des enfants à l’égard des adultes de leur entourage. L’objectif était de déterminer la qualité et les spécificités de ces relations d’attachement à travers l’observation des comportements des enfants dans des situations bien définies. Des bébés âgés de 1 an sont placés dans des locaux de l’université avec leurs parents à leurs côtés. Puis, ces derniers sont ensuite priés de quitter la pièce en laissant le bébé tout seul. Une personne inconnue entre ensuite dans la pièce pour créer chez l’enfant une situation de stress artificiel en laboratoire.Cette expérience de la »situation étrange » a fourni des résultats intéressants. La recherche s’intéresse tout particulièrement à la réaction du bébé vis-à-vis du départ des parents et de leur retour dans la pièce quelques minutes plus tard. Les enfants sécurisés se calment très vite une fois réconfortés par leurs parents après les pleurs. Les enfants ayant un attachement »évitant » représentent à peu près 20 %. Ils ont désactivé leur système d’attachement pour devenir peu sensible à la séparation avec les parents. Les enfants insécurisés ambivalents résistants forment environ 10 %. Suite à une sur-activation du système d’attachement, ils pleurent beaucoup face à la situation étrange et demandent énormément de réconforts après. Enfin, les enfants insécurisés désorganisés désorientés représentent 5 à 15 % de l’effectif des enfants.
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