Psychologie énergétique : quel intérêt pour un psychiatre ?

25 novembre 2019
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Auteur: Blog iepra

 

Ulrike Weissenbacher rencontre Claudie Baudrillart, psychiatre.
Claudie nous parle de son expérience avec la psychologie énergétique et sa pratique.

Claudie Baudrillart, psychiatre hospitalier et experte en Psychotrauma, et s’est formé en Psychologie Energétique, EMDR, Hypnose…

Qu’est-ce qui l’a amené à chercher de nouvelles approches dans le traitement des traumatismes?

Elle nous parle de cas concrets, de la différence qu’elle voit depuis qu’elle utilise l’EFT et les autres méthodes de la psychologie Energétique, et elle nous partagera pourquoi à son avis les professionnels de la santé mentale, de soins et de l’accompagnement devraient eux aussi découvrir les approches intégrant la dimension énergétiques.

Claudie Baudrillart forme des futurs thérapeutes et Psycho-Praticiens chez iepra.  Elle est en train de découvrir aussi le Self Emotional Balancing et elle nous en parlera bientôt dans une nouvelle vidéo.

Psychologie énergétique : quel intérêt pour un(e) psychiatre ?

Retranscription de la vidéo

Ulrike Weissenbacher : Bonjour cher spectateur. Bienvenu à nouveau à notre série d’interviews. Aujourd’hui, je vais vous présenter Claudie Baudrillart. Claudie, bonjour et merci d’avoir accepté mon invitation.

Claudie Baudrillart : Bonjour Ulrike et bonjour à tous. Je suis moi-même ravie d’être ici parmi vous.

Ulrike : Claudie, tu es psychiatre praticien hospitalier et tu fais des consultations en psychotrauma.

Claudie : Tout à fait.

Ulrike : Tu étais pendant plusieurs années psychiatre référente départementale de la cellule d’urgence médico psychologique « L’Écume ». ça se connaît en France, mais en Belgique ce n’est pas quelque chose qu’on connaît facilement, et cela du département de la Manche.

Claudie : Tout à fait.

Ulrike : Tu t’es formée en EFT, EMDR, hypnose, Logosynthèse.

Claudie : C’est vrai.

Ulrike : Nos spectateurs aimeraient bien un peu mieux te connaître.

Claudie : J’ai 61 ans, j’ai un métier, la psychiatrie, qui me passionne encore à ce jour, ce qui est un luxe, et en parallèle j’ai toujours voulu concilier au maximum avec ma vie familiale, parce que j’estime que c’est important pour l’équilibre, en tout cas, pour mon équilibre et pour les valeurs que j’ai pour la vie en général. Il se trouve que j’ai divorcé en 2008 et curieusement, on dit qu’il n’y a pas de hasard, c’est à cette époque également que j’ai rencontré (rire) la psychologie énergétique . Dans ce moment de crise, je peux me permettre de reprendre l’étymologie de crise rapidement : ça vient à la fois du latin médiéval crisiste qui signifie douleur, mais aussi du grec krisis, avec un K cette fois, qui signifie « opportunité ». Donc, ces moments de crise sont des moments dans l’existence, des moments très forts et qui peuvent permettre d’avancer, d’évoluer, de changer. Donc, 2008, ça a été un tournant personnel et professionnel, un tournant important et (rire) où la psychologie énergétique a eu sa place.

Ulrike : Déjà au début, tu dis quelque chose à nos spectateurs : un divorce, une séparation, un changement drastique, ça peut en réalité être une opportunité, une chance.

Claudie : Absolument. J’en suis persuadée dans ma relation au patient, c’est quelque chose que je pense que je leur transmets.

Ulrike : Claudie, dans ma présentation, j’ai parlé de ces fonctions très importantes que tu as occupées ou tu occupes encore dans le domaine de l’accompagnement psychiatrique en France. Peux-tu nous en dire un peu plus qu’est-ce que cela implique ?

Claudie : D’accord. Ma carrière a débuté en tant que psychiatre hospitalier en 1989, ça fait déjà un petit bail, avec les fonctions hospitalières que cela représente, mais rapidement j’ai eu envie d’adjoindre à mes missions de base, on peut dire, une dimension de prise en charge de psychothérapie pour les patients, c’est-à-dire que la psychanalyse est quelque chose d’essentiel dans la compréhension, dans la formation initiale, la compréhension des phénomènes psychiques, du développement psychoaffectif, et cetera., mais j’étais dans la recherche d’outils psychothérapeutiques qui me permettent d’aider les patients d’une manière peut-être plus large, donc plus accessible à la majorité et avec des résultats plus rapidement concrets.

Le(la) psychiatre ne traite pas que des pathologies graves ou lourdes

Ulrike : Claudie, souvent quand on entend parler psychiatre, psychiatrie, hôpital, on peut avoir l’idée qu’en réalité tu vois que des personnes avec des pathologies graves ou lourdes, et tu nous parles des personnes qui sont en divorce ou qui sont en difficulté émotionnelle peut-être, ça veut dire tu vois les deux ?

Claudie : Absolument. Effectivement, on a encore tendance parfois à avoir une représentation un peu résumaire des hôpitaux psychiatriques, et on sait que les hôpitaux psychiatriques ne sont concernés que par l’hospitalisation, et l’hospitalisation de gens extrêmement perturbés. Je pense que tu seras d’accord de cela.

Ulrike : Absolument, oui.

Claudie : Voilà. Or, il s’avère que plus de 75% de notre activité concerne uniquement des consultations, donc des consultations et pour une grande partie de gens qui ne seront jamais hospitalisés. On a tout un champ de prise en charge qui mérite de s’intéresser et de voir développer une action psychothérapeutique.

Ulrike : Tu sais, souvent dans les échanges avec des psychiatres, des psychologues, on peut parfois avoir l’impression qu’ils ont fait leurs études, alors ils ont tout ce qu’il faut et savent ce qu’ils font (rire), mais toi, tu t’es intéressé à toutes ces modalités qui sont plutôt modernes, EMDR, Logosynthèse, EFT, donc ça m’intéresse qu’est-ce qui t’a amené à t’intéresser à ça ?

Claudie : D’une part comme je le disais, j’étais à la recherche d’outils, de prise en charge psychothérapeutique assez efficace avec des résultats concrets à court et moyen termes. Dans les années 96 à peu près, j’ai commencé à me former aux thérapies brèves systémiques orientées vers les solutions, ainsi qu’à l’hypnose orientée vers les solutions – modèle Palo Alto – et cetera. Déjà, un, j’ai constaté l’importance de la prise en compte de l’environnement et des ressources des personnes.

Ulrike : Mais est-ce que tu veux dire qu’en tant que psychiatre, on n’apprend pas ça ?

À la recherche de thérapies brèves orientées vers les solutions

Claudie : On ne l’apprend pas effectivement dans le cursus de base. Le cursus de base c’est l’éclairage, la compréhension psychanalytique des choses, on va le dire, par cette voie-là qui reste toujours intéressant, je ne veux pas dénigrer cet aspect-là. Puis, on apprend, bien sûr, toute la dimension médicale de soin et du traitement, mais libre à chacun aussi de s’engager vers des formations plus spécifiques qui vont correspondre à ses centres d’intérêt, ça peut être tout à fait utile.

Ulrike : Tout à fait. Non, ça confirme tout à fait notre expérience aussi des psychiatres, des psychologues, qui cherchent justement à compléter ou à diversifier leurs méthodes, leurs techniques d’intervention ou de relation finalement, de relation thérapeutique.

Claudie : C’est effectivement le propre de la formation continue qui est d’ailleurs… Moi, je considère que c’est une responsabilité de chacun. On a pendant nos études une formation solide, certes, mais qui n’est qu’une formation de base. Ensuite, on acquiert de l’expérience, des contacts, et tout ça doit se nourrir l’un de l’autre.

Ulrike : Tout à fait, mais j’aimerai rester sur cette question, parce que souvent pour des jeunes psychologues, psychiatres, qui sortent de l’université et qui commencent seulement leurs carrières professionnelles parfois dans des institutions, ça peut un peu leur faire peur de sortir des sentiers battus, parce qu’ils peuvent avoir peur qu’ils soient critiqués ou peut-être, je ne sais pas, qu’ils choquent un peu avec leurs supérieurs ou qu’on puisse leur dire qu’ils ne sont pas sérieux, ou qu’ils ne sont pas dans l’éthique de la profession, est-ce que tu as rencontré ces difficultés quand tu as commencé à te former dans ces soins ?

Claudie : Je comprends tout à fait ce que les jeunes peuvent rencontrer et c’est vrai que moi-même j’avais déjà six ou sept ans d’expérience avant de démarrer mes formations en psychothérapie. Peut-être, il est nécessaire d’ailleurs d’avoir quelques années d’expérience, de contact, de compréhension, et de voir ce qu’il nous manque, ce qu’on recherche, ce dont on a besoin dans les formations extérieures, donc j’ai commencé ces formations. Après, la psychologie énergétique que j’ai découverte en 2008, là, ça fait 18 ans d’expérience, j’étais dans le même établissement depuis cette durée-là, donc je bénéficiais (rire) d’un crédit de sérieux qui m’a permis de démarrer ça, mais sans doute ça aurait été plus compliqué. D’ailleurs, j’ai changé d’établissement à peu après en 2009, et là, à nouveau, je me suis montrée prudente, parce que ce sont quand même des techniques qui restent marginales, qui peuvent un peu faire peur à ceux qui ont peur du changement aussi. Donc, oui, effectivement, il y a certaines précautions à prendre pour pouvoir développer, utiliser ce type de technique, malheureusement. Encore que maintenant les choses bougent, mais ça reste novateur en France en tout cas, peut-être.

Ulrike : Tout à fait.

Claudie : Probablement moins en Belgique.

De nouvelles approches qui ont fait leurs preuves

Ulrike : Ça reste une innovation. Donc, toute innovation est à cette phase où elle peut être critiquée, où elle peut être rejetée ou refusée avant d’entrer dans le champ où tout le monde veut l’adopter, parce qu’on a suffisamment d’études scientifiques, et cetera., qui montrent l’efficacité. Ce qui existe déjà, mais aux États-Unis, donc le temps que ça soit vraiment accepté, ça reste quelque chose d’inhabituel. Qu’est-ce que tu dirais, quelles seraient des précautions à prendre ?

Claudie : L’EFT, notamment, fonctionne tellement bien. On pourrait parfois en une séance, il peut y avoir des résultats tellement prodigieux qu’on pourrait peut-être être tenté d’appliquer cela, j’exagère volontairement, comme une méthode un petit peu miracle. Tout le préalable est essentiel, c’est-à-dire disposer soi-même quand même d’un bagage de formations solide dans le domaine psychologique, prendre en compte tous les préalables de l’histoire du patient, de l’existence ou pas de traumatisme complexe, créer une alliance thérapeutique et adapter la technique, et comme un outil, mais au service de la relation et du résultat attendu.

Ulrike : Si j’étais une collègue, psychiatre, psychologue, et je te demanderai est-ce que ça vaut la peine que je m’intéresse à cette psychologie énergétique, à l’EFT, ou un autre SEB, ou REMAP ou quelque chose, tu me dirais ?

Claudie : Dans la mesure où j’en suis moi-même convaincue, je te dirai : « Vas-y » bien sûr, bien entendu. Et ce que je proposerais, ce que je propose d’ailleurs à mes collègues c’est quand je les sens intéressés, mais pas vraiment au courant, je leur propose parfois d’être présent avec l’accord du patient, bien sûr, à certaines de mes consultations.

Ulrike : Pour voir concrètement qu’est-ce qui se passe dans la séance

Claudie : Tout à fait. Parce que certains vont dire : « Oh, je n’y crois pas », et je dis : « Mais il s’agit pas d’une croyance, viens, observe, regarde, prends ou pas, ton choix » voilà, oui.

Ulrike : Dans le cadre de ton travail, est-ce que c’est des moments précis où tu as plus tendance à utiliser des outils de la psychologie énergétique ou est-ce que c’est dans toute ta pratique ?

Claudie : Dans la mesure où je suis là maintenant à cette étape de ma carrière de psychiatre, je suis plutôt vers la fin de carrière là, bien sûr, je ne travaille plus qu’à temps très partiel en hôpital, retraite partielle, on va dire. Par contre, j’ai pu justement libérer du temps pour un temps partiel ici de consultation de psychotrauma, et uniquement en psychotrauma, je suis dégagée dans ce cadre-là des autres tâches comme les psychiatres habituellement au niveau du soin du quotidien. Dans ce cadre de la consultation en psychotrauma, effectivement, je dirai deux séances sur trois que j’utilise un des outils de psychologie énergétique qui m’a paru rapidement j’avais envie là aussi d’avoir des outils de prise en charge individuelle, puisqu’il y en a qu’une qui s’intéresse au groupe de gens traumatisés, et en immédiat et post immédiat, mais moi, je me suis dis : « Mais qu’en est-il des gens qui subissent un psychotraumatisme individuel », donc qui n’est pas pris en charge par ces cellules, « et ce qu’on voit à long terme avec des troubles psychotraumatiques ? ».

Ulrike : Tout à fait.

Claudie Baudrillart psychiatreClaudie : Comme je m’étais déjà formée à l’hypnose, que je me suis formée un peu plus à l’hypnose centrée sur les psychotraumas, puis à l’EMDR, et de fil en aiguille j’ai découvert l’EFT lors d’un congrès en discutant avec d’autres thérapeutes, un congrès sur le psychotrauma. Là, ça a été vraiment un tournant, une découverte assez fabuleuse, mais je continue malgré tout dans mon activité de consultation de psychotrauma, utiliser de temps à autre l’hypnose, l’EFT, je me suis formée aussi à la TAT et à la Logosynthèse

Ulrike : Oui, tout à fait.

Claudie : Puis, je ne me suis pas encore formée au SEB, mais ça ne saurait tarder (rire).

Ulrike : Ça me fait particulièrement plaisir, parce que le SEB, le Self Emotional Balancing, c’est un modèle, c’est plus qu’un outil, c’est un modèle de Yves Wauthier justement, Yves Wauthier-Freymann, mon associé, a mis au point et qu’on enseigne chez IEPRA.

Claudie : Voilà.

Ulrike : Claudie, aux États-Unis il y a entre-temps vraiment un grand nombre d’études qui ont été réalisées de tout type, mais notamment qui se sont focalisées sur la mesure de l’impact d’EFT dans le traitement de l’anxiété généralisée, par exemple, ou de la dépression. Ils ont continué à constater une diminution de temps de traitement, des résultats plus durables en comparaison avec la psychothérapie classique et une diminution de dosage nécessaire des médicaments. Est-ce que toi, tu as pu constater des effets de cet ordre-là dans ta pratique ?

Claudie : Déjà une chose concernant les études, moi, c’est vrai que je suis tout à fait ravie que des études cliniques prouvent ce qui me paraît moins évident (rire) dans les résultats que je vois, mais pour convaincre si j’en ai besoin certains collègues, on a parfois besoin de se référer à des études menées avec une méthodologie incontestable. Déjà, je suis tout à fait ravie que de telles études puissent montrer cela. Ensuite, dans ma pratique personnelle, notamment dans l’anxiété dont j’ai été moins sur les dépressions, j’ai moins pu l’utiliser pour des questions de temps d’organisation, mais dans l’anxiété, oui, c’est pour ma part incontestable et ça permet de donner le moins de médicaments, voire de respecter le souhait patient de ne pas en prendre et avoir quelque chose à leur proposer malgré tout, et quelque chose d’efficace. Ce qui me paraît aussi important et qui participe chez les anxieux, chez les déprimés également, qui ont souvent une forte atteinte de leur confiance en soi, ces outils comme l’EFT, ils peuvent se les approprier.

Ulrike : C’est exactement ce que nous, on constate aussi avec nos étudiants, mais aussi avec nos clients que, justement, ça renforce les frais de l’estime et de confiance en soi, parce qu’ils savent tout de suite appliquer et utiliser aussi pour leurs proches, pour leurs enfants, et souvent ils ont cette envie aussi de partager ces bienfaits. Claudie, si je te demandais tout en respectant le secret professionnel, est-ce que tu peux nous partager l’histoire d’un patient pour qui, grâce à ces méthodes, tu as vu vraiment une transformation de sa situation ou de lui aussi, de sa vie ?

Cas d’un jeune homme en première année de médecine

Claudie : Il m’en vient là à l’idée, j’étais de garde aux urgences psychiatriques et ma collègue psychiatre des urgences psychiatriques qui était éveillée quand même à mes techniques me l’avait fait garder au chaud. J’avais un jeune patient qui s’était présenté. Je vais me « mettre au présent » puisqu’il est vivant, donc il s’agit d’un jeune homme qui arrive dans l’après-midi, un jeune homme d’environ 18 ans en première année de médecine et qui était dans un état de stress aigu, enfin, de psychotraumatisme avéré depuis… Ça devait faire une quinzaine de jours, quinze jours, trois semaines à peu près, à la suite d’une agression de son copain. Ils étaient deux copains, le copain était violemment agressé, et lui, il était impuissant face à cette agression violente, et il en est ressorti un état de stress, de sidération, d’arrêt dans sa vie alors même qu’il n’était à un mois de passer ses partielles de premières années de médecine, et on sait quel est l’enjeu et l’importance de cela-

Ulrike : Tout à fait.

Claudie : -en totale incapacité de travailler depuis une semaine ou deux depuis que l’évènement était arrivé. Il était complètement centré sur cet évènement avec des reviviscences et des ruminations permanentes. Donc, je l’ai vu, comme je vous disais tout à l’heure. Bon, en général je ne pratique pas dès la première séance, parce qu’il faut quand même un temps d’alliance thérapeutique pour proposer soit l’EFT, soit l’hypnose, qu’on ne saute pas sur les patients avec cette technique-là. Donc, j’ai pris du temps, heureusement que ce domaine n’était pas très chargé aux urgences des psychiatries, donc j’ai pris du temps pour créer un début d’alliance et je lui ai proposé dès la semaine suivante une première séance d’hypnose qui m’avait paru pour lui le plus adaptée. L’urgent c’est qu’il allait mieux dans cette situation et étant donné que ma garde était très calme, je lui ai dit : « Écoutez, je vous propose ce rendez-vous, mais si vous êtes d’accord, on vous propose une technique qui peut déjà commencer à vous donner quelques résultats dès maintenant » et je lui ai expliqué en deux mots ce qu’était l’EFT, je lui ai demandé s’il était intéressé, il m’a dit : « Oui », et en une séance d’une heure, il était soulagé (arrivé à zéro). Donc, je lui ai quand même maintenu le rendez-vous pour la semaine d’après comme j’avais prévu en hypnose, et dans la semaine qui a suivi, ma secrétaire a reçu un coup de fil de ce jeune homme en disant qu’il annulait la consultation, qu’il allait bien depuis la séance, voilà que sa vie avait repris son cours.

Ulrike : Il faut vraiment toujours prendre tout le contexte, et il y a parfois des traumatismes complexes, où évidemment il y a un travail de fond à faire, et une séance ne va pas résoudre toute la problématique de la personne. On peut quand même résoudre l’évènement traumatique, et pour que juste celui-là, cette capsule-là ne soit plus impactante pour la personne. Et ce qui est majeur c’est quel soulagement déjà de pouvoir offrir cela, mais il y a peut-être d’autres choses derrières qu’il faudra à un moment donné accompagner ou aider à résoudre.

Claudie : Tout à fait. En tout cas, leur redonner la capacité de vivre, d’avancer, de ne plus être bloqué. On parle de blocage énergétique mais il ne s’agit pas que de ça, on est bloqué dans sa vie, on est bloqué dans un présent, voire dans un passé.

Ulrike : Oui.

Claudie : Et là, ça se débloque.

L’impact sur le plan personnel de la psychologie énergétique

Ulrike : Claudie, sur une note plus personnelle, quel impact est-ce que la rencontre de la psychologie énergétique et de l’EFT, quel impact ça a eu sur ta vie à toi personnelle et professionnelle ?

Claudie : Alors, à la fois ça a eu un impact et c’est venu au bon moment aussi, le moment peut-être de crise, cette séparation douloureuse, bien sûr, mais c’est l’occasion effectivement peut-être de se recentrer sur des besoins plus essentiels, plus personnels, plus spirituels. Dans la psychologie énergétique, il y a cette dimension justement d’énergie universelle, d’essence, qui fait que ça participe aussi à une façon d’aborder le monde, la vie peut-être différemment avec… Moi, j’ai l’impression que ça m’a donné un esprit plus positif.

Ulrike : Si tu pouvais avoir un souhait vis-à-vis de tes collègues psychiatres, psychologues, psychothérapeutes, ça serait quoi ?

Claudie : Qu’ils ne restent pas enfermés dans une vision ou une formation de base qui parfois peut être dogmatique, qui le sont, à tous qui peut être l’opportunité d’une rencontre. Une formation complète c’est aussi à un moment donné… Pourquoi on croise cette possibilité de formation à un moment donné ? Peut-être qu’il faut savoir cueillir qu’on dirait : « Soyez ouvert, recevez, regardez, observez, cueilliez, prenez pour vous ce qui vous paraît bon pour vous et vous en ferez quelques cours aussi pour vos patients ».

Ulrike : Tout à fait. Est-ce que tu as des critères que tu penses auxquelles la psychiatrie, l’accompagnement de personne en souffrance doit répondre pour au mieux servir les besoins de la société du 21ème siècle ?

Claudie : Je pense que même si cette formule a été un peu galvaudée, c’est vraiment garder et recentrer l’être humain au centre de nos préoccupations en termes de santé mentale. Et malgré un contexte, je n’invente rien, tout le monde est au courant, un contexte économique difficile dans les hôpitaux

Ulrike : Beaucoup de pressions.

Claudie : Une lourdeur administrative et cetera. Rester fidèle à soi, à son éthique personnelle et garder l’idée que dans la relation duelle avec le patient, là, on peut construire plein de choses quel que soit ce contexte.

Ulrike : Oui. Tu avais dit au début que toi, personnellement, tu es encore passionnée par cette profession de psychiatre, par ce que tu fais et c’est peut-être aussi quelque chose qui est important de rester connecté ou se reconnecter à cette passion ou à ce sens, cette raison pour laquelle on a choisi cette profession plutôt qu’une autre. Non ?

Claudie : Oui. Puis, la vie est une éternelle évolution et changement, donc on a toujours à apprendre, à changer, mais c’est vrai qu’à ce stade où j’en suis, ce qui m’intéresse aussi c’est la transmission.

Claudie Baudrillart, formatrice chez iepra

Ulrike : Oui. En plus, Claudie, tu as accepté de devenir formatrice chez nous, chez IEPRA, pour la formation de thérapeutes psychopraticiens en trois ans, et toute notre interview me montre pourquoi on a choisi de te demander, et je suis super heureuse de pouvoir te compter, de faire partie de notre équipe, mais peut-être tu peux aussi dire aux personnes qui s’intéressent à notre formation pourquoi as-tu choisi de faire partie de l’équipe IEPRA ?

Claudie : Déjà, je connais Yves Wauthier depuis une dizaine d’années maintenant, puisque je me suis formée avec lui sur un nombre d’outils ou de modèle, donc je l’apprécie énormément. Donc, déjà travailler avec lui et son équipe, et des fois… Déjà, c’est quelque chose qui m’intéresse. Puis, comme je disais tout à l’heure, j’en suis à cette période de ma carrière où effectivement faire moi-même ces liens, mais transmettre aussi au plus jeune, c’est un petit peu la suite logique qui m’intéresse actuellement.

Ulrike : Oui. Avec tout ce que j’ai entendu là maintenant, tu as plein de choses à transmettre sur plein de niveaux différents, et ce qui me fait vraiment plaisir c’est parce que chez IEPRA, la psychologie énergétique c’est une axe psychologie énergétique clinique, c’est une axe principale, mais justement il y a la notion clinique, on a vraiment une façon de travailler où on a une vraie compréhension de la construction du psychisme et quelles sont les limites aussi par rapport à ce que les étudiants chez nous peuvent accompagner où ils doivent référer plutôt vers quelqu’un, vers un bon psychiatre ou psychologue ou autre. Mais aussi, nous avons une approche qui est fortement axée sur la relation et sur l’humain, vraiment une connexion de cœur à cœur avec le client, et pas uniquement utiliser parfaitement une technique, mais laisser l’autre dans sa blessure de nos relations justement. Je vois, je le savais déjà que tu es vraiment dans cette même compréhension, et ça, ça me réjouit.

Claudie : Voilà. Toutes ces notions de respect, de bienveillance, de conviction soi-même que chaque être même en souffrance dispose de ressource et de capacités  d’autoguérison et qu’on est là juste pour favoriser ça, si je peux dire, puis toute cette bienveillance que j’ai toujours trouvée dans les groupes là, auprès de tes collègues.

Ulrike : Oui. Merci beaucoup, Claudie, pour ce temps que tu nous as consacré. J’aimerai déjà annoncé à nos spectateurs qu’il y aura une suite à notre échange-là, on va échanger sur une thématique un peu différente qui sera autour de la maltraitance. On ne va pas encore dire beaucoup plus, parce que ça sera une découverte lors de notre interview et ça sera annoncé sur notre blog.

Claudie : Écoute, merci à toi, Ulrike, et merci de votre attention à tous, c’était un grand plaisir pour moi aussi de partager ce moment.

Ulrike : Merci Claudie. Chers spectateurs, venez sur notre site www.iepra.com, où vous pouvez vous inscrire à notre newsletter et poursuivre notre blog qui sera inauguré prochainement. Au revoir.

1 Commentaire

  1. didier

    Très bel article bonne continuation.

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