L’accompagnement des enfants anxieux

2 mars 2020
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Auteur: Blog iepra

Par Yves Wauthier-Freymann

Quelles sont les origines de l’angoisse chez les enfants ?

La thématique des enfants anxieux me tient à cœur parce que j’ai été moi-même un enfant maltraité, ma famille avait une histoire compliquée. J’ai observé qu’il y avait plusieurs choses dont il fallait tenir compte. 

En premier lieu, le développement de l’enfant est important puisque ça va en partie impacter le futur adulte qu’il va devenir. Au plus il aura vécu des choses compliquées ou difficiles pendant son enfance et/ou son adolescence, au plus ça va impacter ses relations en tant qu’adulte, et sa façon de gérer sa vie au quotidien. Cela peut donc effectivement être générateur de stress ou d’anxiété. Ainsi, la sécurité émotionnelle affective est très importante chez l’enfant. Mais rappelons que nous héritons aussi d’une partie du bagage émotionnel et ADN de nos parents, des grands-parents et des ancêtres, et cela a déjà un impact sur ce que nous vivons. 

La grossesse, c’est-à-dire la gestation, la préparation de notre arrivée sur terre est un moment également important, parce que nous sommes en parfaite symbiose avec notre mère, elle aussi est en parfaite symbiose avec son environnement. Donc si l’environnement est stressant, ce qu’elle vit pendant la grossesse est stressant. Nous allons ressentir cela, ça va alors toucher une partie de notre personnalité. C’est ainsi que l’expression génétique va être accélérée auprès de certaines personnes, en fonction du type d’environnement, du type d’évènements qu’ils auront vécu ou que leurs parents, grands-parents, etc. auront vécu.

Une recherche sur l’impact de l’environnement et de nos pensée sur le bagage génétique montre que les enfants de personnes qui auraient vécu un épisode de vie un peu difficile vont recevoir de ce parent-là une sorte d’alerte qui va faire en sorte que le gène porteur de cette alerte s’exprime et réagisse plus rapidement afin d’aider le porteur de ce gène à mieux survivre à son environnement

Le gène va être plus réceptif à ce type d’environnement et de stress pour réagir plus vite. La recherche avance aussi que les petits-enfants de cette personne seront encore plus réceptifs, encore plus réactifs à ce type de situation. Nous savons alors que nous développons ces mécanismes comme des mécanismes de défense et de protection.

Une partie de ce bagage est familiale. Les parents y ont donc une responsabilité assez importante parce que s’ils n’ont pas travaillé sur ce propre impact pour désactiver ces déclencheurs, ça pourrait être à l’origine d’une montée de stress, donc à l’origine d’une interprétation pour le cerveau comme une situation de vie et de mort. Et cela va impacter nos enfants. 

De la même manière, après la naissance, nous allons avoir un impact sur l’enfant par l’apprentissage, que ce soit en tant que parent, environnement familial ou scolaire. L’enfant va beaucoup utiliser les neurones-miroir dans les premières années pour faire du copier-coller de ce qu’il observe autour de lui. Tout cela va être à l’origine de comportements plus que de programmes qui vont s’installer et amener cet enfant à créer, à avoir une grille d’interprétation ou de lecture du monde traduite en fonction de ce qu’il aura lui-même compris.

Autrement dit, tout cela va impacter sur la sécurité affective émotionnelle, notamment les soucis d’attachement. Si nous avons un attachement insécure, nous pouvons développer un attachement anxieux (soit 25% de la population), ou détaché (soit 20% de la population), ou tout à fait ambivalent, voire même désorganisé. C’est le cas des personnes qui peuvent casser toute la relation dès qu’il y a des contrariétés. 

Quel est l’impact de l’adulte sur l’angoisse d’un enfant ?

En tant qu’accompagnant d’enfants, parents, profs, éducateurs, instituteurs, familles, grands-parents, membres de la famille ou même adultes tout simplement, nous avons un très grand impact potentiel sur l’évolution de l’adulte en devenir que sont les enfants. La façon de communiquer est cruciale : utilisons-nous la façon violente ou non ? Est-ce que nous communiquons en donnant cette grille de lecture des émotions que l’enfant ne possède pas à l’origine, même si l’enfant a une tendance naturelle à rechercher le lien avec l’adulte ?

Des expériences menées par Warnecken et Tomasello démontrent que l’enfant va répondre spontanément à une stimulation par onomatopée. Il ne va pas parler, mais va montrer par son physique ou ses petits bruits qu’il est embêté. Ces enfants vont aussi aider l’adulte, notamment en leur rendant un petit service. Cela montre que cet état de base existe chez les enfants, même si leur environnement n’était pas tout à fait sécure. C’est en fonction de cette sécurité ou de cette insécurité que nous allons commencer à développer des systèmes de croyances hérités de ce que nous avons observé, compris et analysé du monde. Cela va marquer nos réponses et nos rebondissements face à ce que nous vivons. La faculté de résilience d’un enfant, c’est sa faculté d’adaptation et de rebondissement pour survivre, sinon il va développer une série de programmes de protection.

Dans l’anxiété des enfants, il peut y avoir des programmes purement psychiques, mais qui peuvent  avoir des impacts physiques. Ces derniers vont déclencher notamment une réponse d’angoisse due à certains réflexes primitifs, et finalement toucher le psychique.

L’angoisse d’un enfant va donc venir d’une part de l’héritage ancestral. Si un des parents a un attachement anxieux, il risque d’impacter la personnalité de cet enfant en lui transmettant la sensibilité au stress. L’attachement détaché, ce qui se traduit par des difficultés à les prendre dans les bras ou à dire je t’aime, peut être aussi source de cette anxiété. L’enfant ne peut pas se construire une vision du monde liée à des émotions. Evidemment, il a une zone vide, il ne comprend pas ce qu’il vit, ce qui est une source d’insécurité. Ainsi, l’explication de cette grille de lecture est très importante. En tant qu’adulte, je vous conseille de mentir le moins possible, même si l’idée est de protéger l’enfant. Néanmoins, vous devez considérer son âge effectif et mental, et aussi sa maturité pour pouvoir passer l’information. Au fur et à mesure, n’oubliez pas de rectifier les informations transmises. 

Exemples concrets d’angoisses d’enfants et analyse de leurs origines

1) Traumatisme de l’enfant – origine transgénérationnelles

A titre de partage, voici un évènement privé que j’ai vécu. Dans ma famille, mon père a décidé de se suicider, il y a une vingtaine d’années. Il n’a pas supporté un évènement familial qui était assez difficile, ajouté à certaines choses. J’avais deux enfants, à l’époque, ils avaient 10 ans et 7 ans. Et je ne voulais ni leur cacher, ni leur mentir, mais je ne voulais pas non plus provoquer un stress inutile. Avec l’aide d’autres adultes, on s’est demandé comment transmettre l’information aux enfants de la manière la plus douce. J’ai alors présenté le fait que c’était accidentel, mais avec le plus de détails gérables par des enfants, sans rentrer dans les évènements traumatisants. Quelque temps plus tard, je fais un voyage à Amsterdam avec eux. Les enfants se sont mis à se disputer sur le sujet de « l’accident de grand-père ». J’ai réalisé que l’un des deux enfants n’y avait pas cru. J’ai donc laissé passer quelques jours avant de leur en parler ouvertement. Je leur ai dit qu’ils avaient raison, mais que je ne voulais pas leur faire peur, que le choix était triste, mais que ça n’avait rien à voir avec eux. Je leur ai aussi expliqué que parfois, les gens, quand ils sont pris dans leurs émotions, peuvent faire des actes regrettables. Finalement, ça m’a permis d’exprimer les émotions, de leur en faire le partage et d’essayer de les aider le plus possible. J’essaie de toujours les amener à pouvoir mâturer leurs émotions afin qu’ils puissent se construire cette grille de lecture, ce qu’on appelle cette psychopédagogie rationnelle. D’un autre côté, on va permettre aux enfants de se désidentifier de ces émotions qui peuvent les déborder. 

Le cerveau n’est en maturité que vers 25 ans. Mais nos enfants peuvent aussi monter très vite dans les tours parce qu’ils sont incapables de gérer certaines émotions qui vont monter. En tant qu’adulte, il est important de leur nommer la réalité, et ce n’est pas pour les culpabiliser. Par exemple, c’est qu’on ne peut pas tout acheter, d’abord parce que ce n’est pas utile, mais aussi parce que ça a des implications dans la vie familiale. Ce sont là des choses qu’il faut mener à maturation. 

Avant quatre-cinq ans, la mémoire identitaire d’un enfant est très peu construite parce que l’hippocampe ne se développe vraiment qu’à partir de cet âge-là. C’est pourquoi nos souvenirs de jeunes enfants sont reconstruits à partir de bribes de souvenirs émotionnels, de ce que nous avons entendu dire dans notre environnement, des photos. Cela implique que lorsque nous travaillons sur des enfants anxieux, selon leur âge, nous devons adapter notre façon de travailler. Avec des moins de cinq ans, on va essayer de passer par les aspects plutôt physiques, c’est-à-dire voir là où il y a du ressenti physiologique. Le travail avec la médecine chinoise, comme en psychologie énergétique, peut aider à repérer certaines sensations qui nous permettront de savoir sur quels types de points nous pourrons aller travailler. Ce processus va nous aider évidemment à résoudre ou dissoudre, digérer certains éléments traumatiques qui pourraient se passer.

2) Traumatisme de l’enfant – origine intra-utérine et de la petite enfance

On peut aussi très bien mener un travail utérin, ce qu’on appelle les empreintes préverbales ou non-verbales, il faut juste être bien formé à ce type d’outil. Pour les parents, il suffit de reconnaître les choses en les nommant. 

Il y a quelques années, j’avais accompagné une personne dont l’enfant avait subi une opération cardiaque. L’enfant est devenu très stressé suite à ça, il commençait à déclencher des réactions de stress rien qu’en sentant l’odeur de l’hôpital et donc il avait des réactions très violentes. Comme l’enfant avait moins d’un an, on a travaillé en même temps avec la maman, je parlais à l’enfant très calmement. J’ai aussi demandé à la maman de stimuler les points d’acupression chez elle. Cela a fait son effet, il me fallait juste faire du recadrage en réexpliquant ce qui se passe à l’enfant. Je pense que l’enfant peut entendre et comprendre aussi simplement par l’intonation, la compassion, l’amour inconditionnel qui est là, que ça soit du thérapeute, mais également de la maman. Parallèlement, la maman a pu digérer certains de ces épisodes stressants. Le fait que le niveau de stress de la maman ait baissé permet également à l’enfant de se détendre. Le soir par exemple, avant d’aller coucher votre enfant, stimulez bien les points, racontez, refaites-lui revisiter sa journée, en déstressant et en appuyant de façon positive tous les évènements chouettes qui auraient pu se passer dans sa journée.

Au plus on va avancer en âge, au plus on va pouvoir communiquer en adaptant notre vocabulaire de façon à ce que l’enfant puisse l’entendre. Et on va jouer sur les différentes choses, comme l’alliance thérapeutique. Notre présence à l’enfant va être importante. En fonction de l’âge de l’enfant, je vais plutôt essayer de donner une grille de lecture sur ce qu’ils vivent quand ils passent ce moment de vie au quotidien, avec des émotions, des choses qu’ils pourraient me raconter, ou que les parents auraient pu raconter s’ils sont là.

A côté de ça, il y a tous les aspects non psychosomatiques, donc des réactions physiologiques. Même chose, on va s’adresser évidemment à ce qu’il y a derrière. L’aspect psychosomatique est une réaction qu’on va essayer d’éviter, sauf si on doit d’abord y travailler pour accéder à l’origine du problème. Autrement, on va s’adresser évidemment à la casserole qui a créé l’angoisse, et donc éventuellement aux comportements psychosomatiques. 

3) Traumatisme de l’enfant – impact du traumatisme des parents sur les enfants

J’ai traité une petite fille de sept ans dont la maman avait vécu des traumas assez graves, elle venait du sud de l’Italie. Quand l’enfant, à certains moments, était trop difficile, la maman explosait. C’était très  déstructurant pour cette enfant. Elle avait déclenché des migraines pour que sa maman redevienne douce. 

On voit là deux niveaux de dissociation, un aspect psychosomatique, mais le deuxième niveau de dissociation est devenu, après un certain moment un troisième niveau de dissociation parce que c’est devenu dysfonctionnel. L’enfant a bien capté que si elle avait des migraines, on ne l’emmenait plus à l’école, donc c’était pour éviter d’aller à l’école. J’ai demandé au papa de venir. On a ensuite travaillé sur la migraine de l’enfant, qui est le deuxième niveau de dissociation. J’ai travaillé sur la représentation de cette douleur. Avec un dessin, l’enfant l’a représentée avec une sorte de hérisson tout rouge très fâché, et puis on a désensibilisé par la stimulation des points d’acupression. En jouant avec des scénarios imaginaires, elle a fini par le jeter à la poubelle. Et la migraine n’est jamais revenue. Mais il y avait encore l‘aspect comportemental de la maman, qui était l’une des origines du problème. Donc pour la maman, j’ai demandé aux deux parents de venir, et j’ai commencé à raconter une histoire avec une morale bien précise pour les parents et l’enfant. Je leur ai aussi demandé d’y participer chacun à leur tour. Le papa a alors réalisé ce qui se passait, la maman aussi, et ainsi on a pu les désactiver. La petite fille, quant à elle, a été complètement rassurée dans son système. Dès lors qu’on neutralise ce qui est derrière tout ça, les niveaux de dissociation se neutralisent et l’ensemble des réactions disparaissent.

Ces façons de travailler avec les enfants sont très intéressantes. C’est en les faisant intervenir ou en leur proposant des choses qu’on obtient beaucoup d’informations. 

4) Traumatisme de l’enfant – origine mécanique et réflexes archaïques

Il y a aussi parfois des aspects purement mécaniques. Des parents viennent avec un enfant ayant de l’énurésie. Il avait 10-11 ans et faisait toujours pipi au lit. Normalement, en hypnose, ou avec l’EFT, le REMAP, on peut facilement travailler sur ce type de thématique, mais ça n’avait pas marché. On a pu nettoyer tous les impacts émotionnels qui étaient en lien avec le problème ? L’enfant n’avait plus honte, mais l’énurésie était toujours là, même après hypnose et stimulation des points d’acupression. J’ai alors pensé que si ce n’était ni psychosomatique ni psychologique, peut-être que c’était mécanique. 

J’ai découvert que dans ce cadre-là, ça ne peut être que les réflexes archaïques, que nous mettons en place pour faciliter l’accouchement au départ, et puis après, notre faculté d’adaptation et d’apprentissage de notre environnement. Passer par tous les stades de ces réflexes primitifs est indispensable, car si un se bloque, tous les autres qui le suivent chronologiquement vont se bloquer, et ça peut avoir des impacts, y compris la dyscalculie, la dyslexie, l’énurésie, l’encoprésie, les difficultés d’apprentissage des maths par exemple ou de la géométrie, la difficulté de la spatialisation, etc. Tous ces réflexes ont leur importance. Dans ce cas-ci, c’était le réflexe de succion. Si l’enfant avale tout rond, mâche très longtemps, ou a des difficultés à avaler, le réflexe de succion est probablement impliqué. Il suffit alors de prendre une paille un peu tordue, faire boire des liquides les plus épais possible pendant quelques semaines ? Normalement, ce réflexe va se neutraliser, l’énurésie va disparaître spontanément, et logiquement, les autres réflexes qui auraient pu être bloqués chronologiquement vont commencer à se débloquer aussi.

En thérapie on confond souvent le bouleversement d’un des réflexes archaïques avec de l’angoisse ou du stress. Par exemple, il y a le réflexe labyrinthique du cou, symétrique, asymétrique. Si ce réflexe ne s’intègre pas correctement, c’est-à-dire si on passe trop rapidement du stade ramping -quatre pattes – debout, par exemple, sans suffisamment explorer ces différents stades, l’enfant va continuer à ressentir énormément de tension dans son corps, c’est l’enfant qui ne va pas pouvoir rester en place. Il va bouger tout le temps, et on va penser que ce sont des troubles de l’hyperactivité. 

La solution est relativement simple : asseoir l’enfant sur un coussin, à la fois mou et suffisamment rempli d’air. Le principe est que son corps cherche la meilleure adaptation, cela stimule autant le dos que les muscles. En deux ou trois semaines de temps maximum, le réflexe va s’inhiber et l’enfant va pouvoir rester calme. Et vu la concentration de mémorisation, ça va apporter un grand soulagement au stress puisque ces enfants ne sont pas capables de ne pas bouger. C’est physiologique. Donc on peut soulager cette tension physique de cette manière-là, il va certainement y avoir un impact psychique pour rassurer l’enfant. 

Les clés pour accompagner les enfants anxieux

L’environnement par rapport aux enfants anxieux est très important. L’amour inconditionnel, l’explication des émotions sont tout aussi importants. Pour pouvoir les protéger, observer leurs réactions et leurs interactions est nécessaire. Dans cette direction, nous sommes dans un monde de nouvelles technologies, l’impact de tout ceci est énorme. Au plus, je vais montrer des jeux violents, qui ne respectent pas l’âge de l’enfant, au plus ils vont développer des comportements d’imitation. Une étude sortie il y a quelques années aux Etats-Unis a expliqué qu’un enfant, un jeune ado, un jeune adulte entre 16 et 18 ans aux Etats-Unis, avait vu de l’ordre de 10 000 meurtres depuis sa naissance, à cause des jeux et de la télé. Cela engendre un retard cognitif au niveau de certains gestes fins comme le dessin, mais aussi une difficulté à mesurer l’acte et ses conséquences. Je reçois régulièrement des enfants qui ont de grosses difficultés à ce point de vue-là, sans compter les côtés addictifs et du coup beaucoup de décrochage scolaire.

Vous pouvez agir dans l’accompagnement des enfants anxieux, d’abord sur votre propre travail en tant que parent ou accompagnant. Observez ce qui vous active. Donnez des grilles de lecture sur ce qui se passe : s’excuser quand il le faut, on va expliquer ce qui s’est passé. Le but étant de permettre à l’enfant de digérer les évènements.

Un autre élément, c’est d’observer les aspects mécaniques. Dès que vous avez des douleurs, allez vérifier chez un médecin. Bien sûr, on peut très bien être sur l’impact émotionnel que ces douleurs pourraient avoir. Néanmoins, consulter un médecin aide beaucoup à l’accélération de la guérison.

Outre cela, une série d’outils est à notre portée, le mindfulness, le trapping, la stimulation des points d’acupression. J’utilise beaucoup aussi avec les enfants des séances d’hypnose enregistrées. On peut utiliser certains objets transitionnels ou transactionnels pour déplacer. On peut, par ailleurs,  travailler avec l’imagination en mettant la créativité au pouvoir.

Le dessin, les métaphores, les histoires sont d’excellents outils pour que le travail avec les enfants aille très vite. Vous devez aussi faire attention s’il y a une amnésie dans une partie de l’histoire de l’enfant. C’est un signe qu’il y a eu un évènement traumatisant qu’on va délicatement essayer de rechercher. Lorsque l’enfant est « suspect » de présenter des symptômes, vous pourrez y avoir accès en lui demandant de le dessiner, en tapotant le dessin, en tapotant l’enfant sur les zones, en écoutant ce qu’il raconte sur son dessin.

Un cas d’accompagnement concret : comment aider le bébé à s’endormir ?

J’ai l’exemple d’une maman qui n’arrive pas à endormir son bébé de 22 mois. Pour les aider à s’endormir, il y a plusieurs façons de faire. Il existe un point particulier entre les sourcils, c’est l’extra point 1. On va le stimuler de haut en bas tout doucement, et on va parler de façon calme à l’enfant pour lui expliquer ce qui se passe. Il faut aussi prendre en connaissance, si ça a toujours eu lieu. Est-ce que c’est apparu à un moment ? Il faut savoir qu’il y a un moment, pour l’enfant, où il y a une montée d’angoisse. Le fait de se sentir abandonné peut en créer, et il faut donc observer cela. Une façon de travailler ça, c’est de travailler sur certains de ces points d’acupression. Vous pouvez masser tout doucement le contour du visage, le contour des yeux, en descendant du nez, passant sur la pommette, la face supérieure, tout en expliquant très calmement votre besoin à vous de vous reposer aussi. Ensuite, soit vous laissez une petite lumière, soit vous mettez une petite musique. Les enfants ont besoin d’un rituel, ça les rassure. Vous pouvez aussi masser les mains, cela va stimuler toute une série de points d’acupression, en parlant très doucement et avec beaucoup d’amour. Vous devez travailler sur votre propre activation et au mieux, vous allez pouvoir l’aider à s’endormir. Ensuite, il faut essayer d’aller chercher les évènements, durant les six derniers mois par exemple. Dans ce cas-ci, apparemment c’est l’arrêt du biberon. Il est donc important de lui expliquer les choses en les nommant. Les enfants et les bébés comprennent beaucoup plus par l’intonation, les sensations, les émotions qui sont présentes, y compris dans votre présence. Rassurez l’enfant, c’est reconnaître la part de l’enfant qui se réactive, cette étape est toute aussi cruciale, vous verrez que ça va passer plus vite.

Il est important de nommer les choses à l’enfant en adaptant son vocabulaire, mais vous pouvez aussi, par exemple, le câliner, le prendre dans vos bras et simplement stimuler. En EMDR, on va  appeler ça le « baiser du papillon », en faisant, par exemple, une stimulation gauche-droite calme. Si vous avez accès à des points d’acupression, faites-le et alternez calmement. Vous allez à la fois stimuler le système parasympathique, les points d’acupression, et vous allez déclencher des réponses de relaxation tout en désensibilisant la mémoire qui pourrait être là. Si vous n’avez pas accès à cette mémoire, parlez calmement à l’enfant, reconnaissez ce qu’il vit tout en le massant doucement. Ce qui est important, c’est la douceur et l’explication du contexte général. Et en fonction de leur âge, proposez-leur de dessiner ou de raconter, et vous stimulez des points pendant qu’il raconte. S’il ne veut pas, marchez doucement avec lui de gauche à droite, ça le calmera.

C’est avec cette série de petits gestes que se termine notre article.

Si vous souhaitez en savoir davantage, ou si vous souhaitez vous former à l’accompagnement des enfants anxieux, n’hésitez pas à nous contacter.

Les prochaines dates de formations “Accompagnement de l’enfant” sont disponibles sur le site iepra (lien).

 

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