« Cela me concerne pas ! Je vais bien ;
C’est normal d’être stressé !
A mon âge, c’est plus des frais !
De toute façon, je ne changerai pas, je suis comme cela, Je suis stressée de nature !
C’est dans ma famille, nous sommes tous comme cela !… »
La peur de la folie ! D’où vient-elle ?
L’imaginaire populaire par rapport à la consultation
Dans l’imaginaire populaire, la thérapie est-elle réservée aux fous ? Est-ce un signe de faiblesse de consulter un professionnel de la santé mentale ? Va-t-on me montrer du doigt ? Dois-je me sentir coupable ou honteux de ne pas m’en sortir seul ? Vais-je être rejeté ou moqué par mes proches, mes amis, la famille, des collègues si cela s’apprend ? Suis-je condamné à rester tel que je suis parce que j’ai été porteur d’une souffrance pendant des années ? Comme si elle était devenue partie prenante de ma personnalité ou de mon identité ?
La peur d’être décortiqué et d’avoir son intimité mis à nu !
Combien de fois n’a-t-on pas entendu ces mots dans la bouche de copains, de patients, des collègues, de membres de la famille ou d’amis ou dans de simples conversations ?
Je ne compte pas non plus le nombre de fois où des « amis », « copains » – quand même un peu stressés ou gênés de le dire – exprimaient leur peur d’être analysé, décortiqué, mis à nu, hypnotisé, à poil devant le « thérapeute » de la soirée ou a contrario nous mettaient au défi de les décrypter, de les décrire, de leur tirer leurs traits principaux de personnalité ! Un peu comme un mentaliste dont on a tiré une série qui a mis ce métier à la mode…
L’histoire de la folie et de l’inconscient
Il existe tout un monde fantasmé autour de la notion de psyché, d’inconscient ou de thérapie. Son point de départ historique moderne est probablement plus psychanalytique avec toutes les contestations qui ont entouré le monde freudien, de l’opposition entre Jung et lui à, plus récemment, Michel Onfray et son « Crépuscule d’une idole, l’affabulation freudienne », Grasset, 2010 ; que ce soit autour des notions d’Œdipe, du retour à la mère, des études sur l’hystérie féminine, du sexe ou de toutes nos peurs déclinées entre névroses et psychoses, de quoi bien développer une peur de ceux qui savent comment fonctionne notre cerveau et l’inconscient versus ceux qui ne savent pas ce que nous avons en tête… nous, en somme, dans leur majorité de vulgus pecum, le peuple « ignorant ».
De l’Antiquité où la « folie », alias la différence, pouvait être signe d’une possession par les dieux (Epilepsie, albinisme) en passant de l’Antiquité par les oracles de la Pythie jusqu’au Moyen-âge où la maladie mentale était signe d’une possession diabolique (schizophrénie, démence), en définitive la maladie mentale n’a été que tardivement corrélée avec l’évolution des neurosciences et du fonctionnement du cerveau. Même les syndromes de stress post-traumatiques, leur connaissance et surtout reconnaissance, ne sont apparues réellement qu’avec la guerre de Corée et du Vietnam… Avant, la croyance populaire disait par exemple que « sa tête était resté dans les tranchées », comme m’en parlaient mon arrière-grand-mère et mes grand-tantes du fin fond de la Gaume !
« Ayant ton sort pour exemple, ton sort à toi, Ô malheureux Œdipe, je ne puis plus juger heureux qui que ce soit devant les hommes… »
Sophocle, Œdipe roi, – 425 avant JC
La folie ? Une force de vente bien capitalisée?
Signe logique des temps modernes et d’une société capitaliste et de loisirs, le cinéma, et plus particulièrement Hollywood, ont pris leurs parts de ce gâteau rentable que sont la folie et les maladies mentales, mais avec des recherches d’effets parfois contradictoires !
Du célèbre Psychose de Hitchcock en passant par Shining de Kubrick (qui flirte avec la médiumnité) ou Vol au-dessus d’un nid de coucou de Forman, As good as it gets, Pour le meilleur et pour le pire , Mafia Blues, Le fan, Le silence des agneaux, Arsenic et vieilles dentelles… ou encore des séries comme Criminal minds, Le mentaliste, Lie to me, Dexter…
Nous y trouvons principalement deux axes de développement:
- Des films et séries qui apportent, à cette voie ou voix de souffrance, d’aliénation, de perte de contrôle, bien plus de légèreté en utilisant l’humour comme dans Dexter (humour noir et psychopathie), le mentaliste ou Arsenic et vieilles dentelles (démence et compulsions), Pour le meilleur et pour le pire (tocs)… Le huitième jour (trisomie)…
- Des films et des séries qui, au contraire, surfent sur les peurs et cristallisent encore plus notre impuissance face à cette folie furieuse comme Psychose, Shining, Criminal Minds, The Unabomber, Charles Manson, etc.
Tout ceci couvre un large éventail de peurs qui ont eu des effets complètement opposés. D’une part, celui de vulgariser la maladie mentale sous toutes ses formes ou de la banaliser et de rassurer la société par l’accès à la connaissance de celle-ci. D’autre part, pour des questions d’amélioration de leurs ventes et de leur rentabilité, ces films ont également souvent repris et renforcé une image extrême de la maladie mentale avec cette fois-ci des effets néfastes sur son image et surtout augmenter la peur de la maladie mentale et de la folie « furieuse ».
Des thrillers sur la psychose, des tueurs en série sont bien plus vendeurs dans l’absolu qu’un film basé sur l’humour et une vulgarisation utile aux millions de personnes qui souffrent, par exemple, de tocs comme dans « Pour le meilleur et pour le pire » où Jack Nicholson endosse une fois de plus un rôle d’exception (Vol au-dessus d’un nid de coucou, Shining, As good as it gets)…
Néanmoins, toute cette filmographie a également renforcé la peur de la maladie mentale pour une partie de la population.
L’impact de ces produits cinématographique sur notre vision de la folie ?
C’est un peu comme la sortie en 1976 de Jaws (Les dents de la mer) de Spielberg qui, par son réalisme a fini par provoquer une vague de phobie de nager en mer et une crainte encore plus grande des requins. Je me rappelle de l’été qui a suivi la sortie du film où les parents nous disaient, et entre enfants avec encore plus d’excitation, de faire attention aux requins alors qu’en Mer du Nord au niveau de la côte nous pouvons croiser des roussettes qui font 80 cm de long max et sont totalement inoffensives! Et pas vraiment de grand requin blanc de 4 à 6m de long ! Tout cela pour insister sur l’impact sociologique de ce type de film. Pour l’anecdote, le chanteur Gérard Lenormand a même introduit cette phobie dans une de ses chansons en parlant du petit dauphin qui ne trouvait plus d’amis pour jouer avec lui du fait de ce film.
La méconnaissance de nos fonctionnements inconscients et de celui du cerveau !
Il est donc regrettable que lors de notre cursus scolaire de base, nous n’ayons pas un cours qui explique aux enfants comment fonctionnent nos émotions, notre cerveau et la part émotionnelle de celui-ci, notamment le fait que le cerveau émotionnel ne sera à maturité qu’aux alentours de 25 ans ou comment repérer si nous sommes en état de survie (Fight, Flight, Freeze) ou bien en pleine sécurité dans notre attachement émotionnel et affectif. D’autres questions trouveraient également leur intérêt comme celle d’être capable de repérer un état de stress ou bien plus grave un symptôme de stress post-traumatique.
Le stress post-traumatique dans notre vie de base ! Ce grand inconnu du grand public
Je me souviens de mes premiers examens oraux où devant le professeur de droit romain, Madame Gaspard-Jones, mon système se figeait et j’étais littéralement, et au premier degré, incapable de prononcer un seul mot alors même que je connaissais le cours. Et son commentaire lorsqu’en repassant devant elle, je l’entends encore me dire (croyant m’encourager) : « Pourquoi n’avez-vous pas répondu tout cela la première fois, c’était super !? » et moi de lui répondre : « Je ne connais pas plus que la première fois mais, cette fois-ci, j’ai réussi à vous parler ! » tout ceci devant son air surpris… Il n’y avait pas vraiment de prise en compte des effets psychologiques du stress sur les étudiants.
Je n’ai, hélas, compris que bien plus tard que ce phénomène était tout simplement le symptôme d’un stress post-traumatique dû à la violence de mon « père » lorsqu’il voulait m’aider à étudier et hurlait sur moi dès que je faisais une erreur, sans compter les coups, les brimades, les insultes, etc.
Un cours sur l’accompagnement du développement de l’enfant et de ses aspects neurologiques aurait peut-être pu amener les parents à en apprendre aussi sur la pédagogie et, pour les enfants, comme moi-même, aurait pu éviter certains traumas qu’il fallait décrypter sans aucune aide avec tous les dérapages de dévalorisation que cela a engendrés.
Les enfants, mal accompagnés, ont du mal à comprendre que ce qu’il se joue est moins l’histoire de leurs parents que la leur. Cela engendre comme conséquence directe une dévalorisation de leur image d’eux-mêmes avec au final une baisse ou absence d’estime de soi, de confiance en soi et de capacité à s’affirmer… Sauf si vous avez la chance d’avoir un mentor ou une personne de référence qui vient sauver les meubles comme, pour ma part, la présence régulière de mon grand-père, que je ne remercierai jamais suffisamment !
L’apprentissage du « qui sommes-nous » ?
Je pense qu’il est finalement assez logique et normal que la majeure partie de la population se méfie des psys, ou de l’inconscient, car il n’y a encore que trop peu d’émissions ou de cours vulgarisateurs qui nous permettraient de mieux appréhender ce « cerveau » qui organise toute notre vie. Il n’y a pas plus important que le cerveau et la compréhension de son fonctionnement pour améliorer notre quotidien !
Si je peux me libérer de mécanismes innés ou acquis par une meilleure compréhension et gestion du cerveau, je ne peux que m’en porter mieux !
Les outils, méthodes ou approches
Certains exercices plus psychocorporels peuvent m’amener à ce type de conscientisation et même de prise en charge de façon plus autonome de certaines phases de ma vie. Je pense aux exercices de désensibilisation par le tapping ou à des outils et modèles plus intégratifs tel que le Self Emotional Balancing (cf. www.iepra.com ) qui travaille en conscience sur nos sous-personnalités.
Faut-il être fou pour aller chez le psy ? Non, je pense par contre qu’il faudrait fou de ne pas y aller, et surtout si nous ne nous sentons pas bien ou ne comprenons pas les cartes de lecture du monde ! Se connaître soi-même comme le disait Socrate, sous la plume de Platon, est une base essentielle si nous souhaitons nous épanouir et nous accomplir dans cette incarnation (qu’elle soit la seule ou une d’entre elles en fonction de votre système de croyances) ! Se connaître mieux par nous-même(s) pourrait être plus juste aujourd’hui où nous vivons dans une société reliée par les moyens d’accès à l’information mais plus isolée humainement parlant… D’où le pluriel qui peut à la fois nous aider à comprendre que nous avons la possibilité d’une démarche à faire seul mais également celle de pouvoir réfléchir ensemble avant de se décider seul et libre. Travailler sur soi permet de mieux connaître nos moteurs, nos points de sensibilité et surtout le pourquoi de cette sensibilité. Cela nous affranchit d’un faux sentiment de liberté alors que nous répondons à des pulsions, à des croyances non maîtrisées car non conscientisées. Un travail thérapeutique permettra de réparer ces moteurs là où un travail de coaching permettra d’atteindre des objectifs en lien avec nos besoins mais pas nécessairement libérés de nos blessures de fond.
Une meilleure connaissance de nos processus de fonctionnement nous libérera plus justement.
Le travail thérapeutique, pourquoi faire finalement ?
Un travail thérapeutique nous ouvre également des horizons inconnus et réparateurs. Trop souvent encore, nous ignorons pourquoi telle ou telle situation nous met en colère ou nous fait pleurer, nous serre la gorge… Pourquoi, telle la madeleine de Proust, nous sommes attirés par tel ou tel environnement, telle musique, telle type de personne ou de morphologie ?
Tout cela ressort du conditionnement étudié par Pavlov ou Wolpe. L’être humain est un être de conditionnement et, par voie de conséquence, de déconditionnement.
Il s’agit avant tout d’une démarche de connaissance de soi, de mieux-être également ou encore de réparation de blessures précoces ou plus récentes. Il s’agit aussi de mieux comprendre comment nous fonctionnons et quels sont nos moteurs, ceux qui nous donnent l’envie de vivre ou de nous réaliser et d’atteindre nos rêves et l’inaccessible étoile que chantait Jacques Brel.
Toutes ces prises de conscience vont enfin nous permettre de nous libérer des chaînes du passé, ou de nos réactions habituelles à ces conditionnements passés, tout du moins si nous entamons un travail personnel avec les outils adéquats.
La peur et les neurosciences ? Qu’en est-il ?
Un autre élément à avoir en tête est celui de l’impact de la peur et le stress qu’elle génère!
La peur de la peur est certainement un des faits les plus récurrents lors d’un travail sur soi.
Cela vient, en partie, du fonctionnement de notre cerveau et du développement des amygdales limbiques. Si, enfant, nous avons été soumis à des tensions élevées ou à des formes de maltraitance (abus, agressions) ou de négligence, la construction de ces amygdales va être compromise et elles vont subir des lésions.
Elles jouent un rôle fondamental dans les cas de gestion du stress, de la peur et de l’anxiété.
Si elles subissent des lésions alors qu’elles ont un rôle dans la reconnaissance des émotions.
Les patients qui souffrent d’un stress post-traumatique peuvent développer une véritable anesthésie de leurs émotions et ne seront même plus capables d’y faire front et de prendre des décisions ou d’adapter leur comportement. Les patients victimes de ces blessures peuvent parfois ne plus connaître ni angoisse, ni plaisir ! Ce sera aussi une porte ouverte à d’autres pathologies telles que la dépression par exemple.
« Les études d’imagerie fonctionnelle mettent en évidence une réactivité amygdalienne plus importante chez les sujets déprimés au cours de la présentation de stimuli à forte charge émotionnelle, confirmant ainsi le rôle de cette structure dans la régulation des émotions. La perturbation du fonctionnement amygdalien est ainsi responsable des symptômes que l’on retrouve chez les patients déprimés : une agitation anxieuse, une irritabilité, une hypervigilance, des réactions de sidération fréquentes. » (https://www.neuroplasticite.com/mecanismes-neuroplasticite/stress/)
Les besoins de sécurité et les parts contrôles au travers de l’attachement
La peur est également en lien avec l’absence de contrôle et de maîtrise… C’est par ailleurs une des caractéristiques travaillées dans les Arts martiaux. La pratique et la mise en situation permettent de maîtriser ces cas de figure et, du coup, de ralentir ou d’empêcher le passage en Fight, Flight, Freeze et laisser le praticien dans une dynamique qui le protègera plus des séquelles psychiques d’une agression. Quelquefois il est intéressant de proposer à des femmes qui ont été victimes d’agression d’aller faire quelques séances d’art martial. En général, cela aide à sortir de la posture de Freeze et facilite le retraitement du trauma ainsi que la reconstruction de la confiance en soi.
Ce besoin de sécurité vient de l’attachement et de nos besoins de sécurité émotionnelle et affective des premières années. Si l’environnement nous a offert cette sécurité, nous aurons une propension au lien bien plus spontanée, sûre et constructive alors que si cet attachement a fait défaut nous développerons des types de comportement complètement différents :
- L’attachement insécure anxieux et des besoins de fusion ; l’autre nous complète et sans lui nous sommes en souffrance ;
- L’attachement détaché ou évitant où nos parts auront tendance à essayer de tout maîtriser et de ne rien montrer en terme d’émotions, avec une difficulté à repérer les émotions tant chez nous-mêmes que chez l’autre ; cela donnera des impressions de froideur dans le lien, de détachement émotionnel et une capacité à passer d’une relation à l’autre sans apparente souffrance ni deuil ;
- L’attachement désorganisé où le lien a tellement fait défaut dans nos premières années que nous explosons littéralement à la moindre contradiction dans le lien, car cela est vécu comme un désintérêt de la part de l’autre, un manque d’amour voire une trahison ;
- Et, last but not least, l’attachement mixte ou ambivalent qui aura tendance à reprendre deux des profils précédents
Ce sera souvent la reproduction du schéma d’attachement parental.
Les sous-personnalités et les Etats du Moi (Self Emotional Balancing et Ego States, IFS)
Ces parts blessées (Exilés) généreront des mécanismes de défense. Ce sont d’autres sous-personnalités qui auront, elles, pour vocation d’essayer de nous protéger de la souffrance de cette part blessée (le trauma ou l’Exilé en Ego States) ou encore de protéger le reste de notre système de cette souffrance récurrente (le Fardeau) de l’Exilé. Ces Protecteurs de type « Pompiers » chercheront à contenir la souffrance par la mise en place de mécanismes de défense comme des tocs, ruminations mentales, addictions, phobies ou comportements excessifs.
Lorsque ces mêmes protecteurs Pompiers commenceront eux-mêmes à devenir dysfonctionnels une autre catégorie de protecteurs appelés Managers (parts contrôles) se mettront en place afin de tenter de limiter le dysfonctionnement de ces Pompiers ou de les faire cesser.
Ce processus finira par créer des conflits entre parts (appelés des polarisations) et peu à peu cela augmentera la pression interne au système avec pour conséquence des déplacements et apparitions de nouveaux symptômes (d’autres Pompiers), puisque la souffrance de l’Exilé ne sera toujours pas réparée par la réintégration de cet Exilé dans le système avec une reconnexion à notre calme intérieur. Ce « Self » est de naissance, calme, spontané, compassionnel, créatif, curieux, courageux, connecté à l’autre et à soi, clair, et en lien direct avec une confiance en soi bien développée. Cela ressemble point par point à ce qu’un enfant stable et sécure expérimentera dans son enfance si les parents et donneurs de soins apportent un cadre sécure et épanouissant à l’enfant.
La peur de la folie sera perçue complètement différemment par ces personnes qui deviendront des adultes fonctionnels et stables émotionnellement parlant.
Dans le cadre d’un attachement insécure, il est évident que les angoisses de fond seront bien plus sensibles et susceptibles de déclencher les mécanismes de défenses susmentionnés.
Nous pouvons les repérer à notre façon d’envisager le lien à l’autre et à notre stabilité émotionnelle ou non.
Faut-il craindre la folie et la différence ?
La différence permet d’expérimenter de manière vivace et d’alimenter et d’enrichir notre cadre de vie, notre façon d’appréhender le monde et l’univers. Ces expériences amèneront naturellement à une plus grande ouverture d’esprit à l’autre et aux perspectives diverses que nous offre la rencontre du différent. Au plus jeune, nous aurons été amené à le découvrir et le vivre au plus simple sera notre démarche de réparation, et de soin, et l’affirmation de notre volonté de nous libérer des « tares » du passé.
Un être qui aura été confronté à la différence sera naturellement amené à ouvrir le champ des perspectives. En fonction de son environnement familial et des valeurs qui y sont véhiculées il sera d’autant plus susceptible de mieux s’adapter et de développer une meilleure capacité de résilience.
Faut-il avoir peur de la folie ? La réponse pourrait sembler évidente mais dans ce propos elle sera corrélée au style d’attachement : la réponse sera « Non », à partir du moment où nous pouvons nous référer à un attachement sécure car nous aurons une plus grande stabilité émotionnelle.
Par contre, dans le cas contraire, nous aurons développé, suite à de plus grandes difficultés à nous connecter à l’autre ou à gérer nos émotions, une plus grande crainte de la différence ou de l’inconnu.
Cette anxiété de la nouveauté ou de la différence est porte d’entrée à l’anxiété, à l’angoisse ou aux peurs. Or dans notre imaginaire l’enfermement, les unités psychiatriques avec les traitements aux électrochocs, à la médication qui assomme ou annihile notre volonté, et la folie dont tout cela découle en est certainement une des plus grandes expressions parce qu’elle nous prive de notre autonomie, de la capacité de jugement et de libre choix, de libre arbitre, de la capacité à comprendre notre environnement et à l’appréhender.
La santé mentale et les approches thérapeutiques
Les approches thérapeutiques centrées sur l’humain et les neurosciences, dont le Self Emotional Balancing en est une quintessence, adoucissent cette vision noire et apocalyptique et rendent à l’humain ces valeurs et la place au lien, en toute sécurité, amour et vie. Le retour à nos racines et à l’amour bienveillant que nous sommes censés avoir reçu même avant notre naissance sont la clef d’un bon équilibre entre le stress normal de la vie et une bonne gestion de notre santé mentale.
La santé mentale devrait nous occuper tout autant si ce n’est plus que notre santé physique.
La santé mentale a trop souvent été le parent pauvre de notre éducation et de notre sensibilisation au vivant. « Mens sana in corpore sano » disaient les anciens et pourtant cet esprit sain, voire ce corps sain, a souvent été délaissé et sacrifié à l’autel du rendement. Certains pays introduisent des gymnastiques quotidiennes sur le lieu même du travail parce que certaines compagnies ont bien compris l’intérêt direct d’avoir des travailleurs bien dans leur tête autant que dans leur corps ! Des cours de chi qong sur les toits des entreprises ou dans les jardins par exemple, du yoga en entreprise ou des massages, des espaces bien-être avec pour but l’amélioration de l’environnement de travail…
Tout ceci pour tenter, trop tardivement souvent, d’éviter l’explosion des burn-out, bore-out, bore-in et autres dépressions des travailleurs.
Mais l’exercice en vaut la peine à partir du moment où effectivement nous pouvons agir préventivement sur notre santé mentale et physique. La santé mentale nécessite une plus grande sensibilisation au fonctionnement de notre outil principal qu’est le cerveau sans lequel il ne peut y avoir de fonctionnement harmonieux dans notre quotidien, ni d’engagement et d’équilibre épanouissant dans nos relations privées ou professionnelles. Je pense qu’il est d’autant plus important d’insister sur la bonne compréhension de nos activateurs, de nos moteurs premiers, tout en s’appuyant sur une meilleure connaissance physiologique et une sensibilisation à l’intelligence relationnelle et émotionnelle que nous pouvons mieux développer.
Mens sana in corpore sano sed mens sana
Suis-je fou si je vais me faire aider à mieux comprendre tout ce qui m’anime ou m’active émotionnellement ? Ou suis-je simplement un être intelligent qui arrive à dépasser ces (ou ses) peurs de l’inconnu ? Tout en se souvenant que nous apprenons de toute expérience, bonne ou moins bonne… Et nous rappelant que l’être humain a besoin d’être confronté à des difficultés pour développer ses capacités de dépassement. Cependant ces difficultés ne doivent pas devenir synonyme d’échecs, de dévalorisation, de stress évitable et inutile. C’est à cela notamment que servent les psys, les thérapeutes. Ils servent à nous reconnecter avec la réalité du moment présent où comme le signalait le Guru Mooji : « Peut-être qu’il se passe quelque chose juste ici et maintenant, mais à vous, il n’arrive rien… Même la pensée que ce sont de grosses pensées est une pensée… et rien d’autre qu’une pensée ! »
Osez et ouvrez cette porte de la santé mentale
Soyez le bienvenu dans votre monde où en tant que thérapeute je ne servirai que de guide, et avec un peu de chance, un peu plus éclairé sur ce chemin de vie 😉 qu’est la vie et sinon, nous apprendrons l’un de l’autre, dans le respect de nos différences et de notre rythme…
Yves Wauthier Freymann
yves@iepra.com
www.iepra.com
www.yves-wauthier.com
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